Constat de l’Unicef qui sonne la sonnette d’alarme sur ce phénomène qui touche principalement le Nord du pays
Selon le bureau de l’Unicef à Yaoundé au Cameroun, le nombre de décès des enfants de moins de 5 ans a augmenté au cours de ces cinq dernières années. Des statistiques qui peuvent se vérifier principalement dans le grand Nord du pays, car sur 105 000 enfants de moins de 5 ans qui décèdent chaque année, 40 000 sont enregistrés dans le Nord selon l’organisation. Une situation qui a pour cause principale la malnutrition et dont les conséquences sont entre autres, le retard de croissance des enfants. Le grand Nord est particulièrement touché par cette grave crise humanitaire selon Denis Garnier en charge de la nutrition au bureau de l’Unicef dans la capitale. « Les deux régions du Nord Cameroun, zones sèches qui font partie du sahel, sont les plus touchées. De nombreux enfants sont mal nourris et affectés par des maladies, les taux de mortalité infantile et maternelle y sont très élevés », déclare-t-il dans une sortie médiatique. Il souligne également que les inégalités sociale et sanitaires sont fortes non seulement entre les zones sus citées et les 8 autres régions, mais aussi entre les zones rurales et urbaines. Sur plus d’un million d’enfants souffrant de malnutrition au Cameroun, 375 000 sont du Nord. Ces enfants connaissent des retards de croissance à la fois physique et intellectuel.
Si rien n’est fait dans les deux prochaine années, les enfants concernés ne rattraperont pas le retard par rapport à leurs camarades des autres régions. Il est désormais urgent pour les autorités compétentes de prendre des mesures efficaces à la limite draconiennes pour faire face à la situation. En attendant, l’Unicef a déjà pris les taureaux par les cornes, et travaille depuis plusieurs années dans 19 centres de nutrition thérapeutique. Dans le même ordre d’idée, l’organisme apporte son soutien aux enfants à travers l’octroi des dons en pâtes alimentaires dont ils ont besoin pour guérir. Les enfants bénéficient en outre d’un suivi une fois par semaine, mais peuvent être hospitalisés si la nécessité s’impose. La promotion de l’allaitement maternel, le rappel des règles d’hygiène, la distribution de la vitamine A, sont également les actions menées par l’Unicef aux côtés du ministère de la santé publique, notamment lors des vastes campagnes de vaccination.
Nécessité de l’implication des pouvoirs publics
l’Unicef demande de plus en plus l’implication des industries agro – alimentaires dans la fortification des aliments en vitamine A, mais faudrait d’abord que « des lois sur cette fortification alimentaire soient adoptées et cela prend du temps », regrette M. Garnier. Le gouvernement est également appelé à la rescousse. L’organisme lui demande par exemple, une plus grande implication dans la lutte contre la malnutrition, compte tenu des ravages que cela provoque
Pour mémoire, la malnutrition est une nutrition inadéquate qui est causée par une suralimentation, une sous-alimentation ou un déséquilibre alimentaire.