Le principal parti de l’opposition du pays a invité le parti au pouvoir, et une délégation de celle-ci sera présente à Bamenda
Le Social Democratic Front (SDF) de l’opposant Ni John Frun Ndi tient son congrès dès ce 12 octobre 2012 avec comme invitée une délégation du rassemblement démocratique du peuple camerounais(RDPC), au pouvoir depuis 28 ans. « Le président Paul Biya .sera représenté par Grégoire Owona, Secrétaire Général Adjoint du comité central du RDPC, a la tête d’une délégation comprenant M. Talba Mala Ibrahim, secrétaire à l’organisation du secrétariat général du comité central, Madame Enoh Emma secrétaire du bureau national du l’OFRDPC, M. Moukan Nitcheu Jean Fabien, conseiller auprès du secrétariat du comité central et M. Foh Jonathan, chargé de mission au secrétariat général du comité central », peut-on lire dans un communiqué des instances dirigeantes du parti au pouvoir. Il reste difficile de comprendre l’idée et les objectifs qui se cachent derrière cette invitation. En novembre 2011, lorsque le candidat Paul Biya du RDPC est annoncé en tête du scrutin présidentiel, le SDF regroupé avec d’autres partis, avaient annoncé une vague de protestation pour revendiquer une confiscation du pouvoir par son adversaire historique. Au SDF, un responsable nous a répondu : « Nous avons invité plusieurs présidents de partis politique présent au Cameroun et le RDPC a dit oui, cela n’a rien d’étrange ».
Selon des observateurs proches de ce parti, le leadership du SDF est en grosse perte de légitimité. Son président national, Monsieur Fru Ndi est accusé de man uvrer pour rester à son poste. « Autant il accuse Paul Biya d’avoir passé 30 ans au pouvoir, autant lui aussi règne sans partage depuis au moins 20 ans cela devient difficile à supporter et je pense que c’est aussi à l’origine de nombreuses défections au sein du parti et du refus d’adhésion de beaucoup d’autres », explique un militant de ce parti résidant à Yaoundé. Les faits semblent confirmer les assentiments des uns et des autres. Le chairman sortant du SDF est unique candidat à sa propre réélection, alors qu’il, avait fait savoir avant la présidentielle que celle de 2011 marquerait aussi son jubilé politique. Il est aujourd’hui indexé par des membres de son parti, d’être omniprésent dans le processus de validation des candidatures des prétendants aux postes dans le bureau national de ce parti. Plusieurs rejets ou retraits de candidature de membre, restent aujourd’hui injustifiés. En 20 ans le parti qui avait bousculé le président Biya lors de l’élection de 1992, et lors des législatives qui ont suivi en 1994, perd du terrain. Le discours de son leader est aujourd’hui discrédité et ses apparitions multiples aux côtés du président Biya accentue le flou dans l’esprit de nombreux camerounais, dont des membres de son parti.
