PolitiqueInstitutionnel, Politique




Cameroun: Quel bilan de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance?

Le Cameroun a eu droit à une belle organisation, mais l'objectif d'appropriation de leur histoire et de leur avenir par…

Le Cameroun a eu droit à une belle organisation, mais l’objectif d’appropriation de leur histoire et de leur avenir par les Camerounais n’a pas été atteint

Les héros sans noms de l’histoire des indépendances du Cameroun
Le pouvoir camerounais avait voulu faire des fêtes du cinquantenaire de l’indépendance du pays un évènement majeur, mais les célébrations n’ont pas semblé produire les objectifs attendus auprès de la population. Le comité d’organisation mis sur pied dans le cadre de cette célébration s’est montré ambitieux avec l’organisation d’une conférence internationale et un défilé plus grand que les parades annuelles. Des évènements qui se poursuivront jusqu’à fin 2011 dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la « Réunification ». Une organisation réussie selon de nombreux commentateurs. Avec la conférence de Yaoundé, les organisateurs ont réussi à faire de Yaoundé «Le centre de l’Afrique». Pour d’autres observateurs, cette grosse et belle organisation cache mal un très grand échec. De nombreux faits qualifiés d’inédits ont été présentés par des commentateurs, principalement proches ou sympathisants du pouvoir. Pour une fois on évoque publiquement le nom des héros de l’indépendance affirme Félix Zogo un haut cadre au ministère de la communication. Un état de chose qui se vérifie à la lecture des trois discours du président Biya. Ce 1er janvier 2010 doit être pour nous tous à la fois un jour de recueillement en mémoire de ceux, aujourd’hui disparus, qui ont contribué à bâtir notre nation a-t-il déclaré à chaque fois. Les observateurs font le reproche que les noms de ces héros, du moins les plus connus n’aient pas été cités, notamment ceux de l’ancien président Ahidjo considéré comme le père de la nation.

Une fête plus célébrée par l’élite
Les analyses, qui vont à l’encontre de l’idée de nommer les héros et autres acteurs majeurs de l’histoire du Cameroun, affirment qu’il serait difficile de citer des noms dans le cadre d’un discours politique. Cela pourrait créer des polémiques en cas d’oubli a affirmé Roger Betala de la radio nationale camerounaise qui pense que la pertinente serait d’attribuer le mérite de l’histoire du Cameroun au peuple camerounais. Problème, cette logique est trop fragile. Dans l’ensemble et d’ordinaire, le mérite de la situation actuelle du Cameroun, jugée normale par les gens du pouvoir, est attribué au président Paul Biya et à son parti. Le programme officiel de ces « Cinquantenaires » peine cependant à gagner l’adhésion du grand public. D’un autre côté, les populations ne se sont pas forcément senties concernées notamment parce qu’il y a des problèmes réels, liés à la pauvreté, à la mauvaise gestion des ressources, qu’on a éludés, témoignent plusieurs étudiants ayant requis l’anonymat. Il est aussi lié à la célébration de l’événement d’être devenue une affaire des élites dans la mesure où elle n’a pas suffisamment été décentralisé, estiment de nombreuses personnes. Si à Yaoundé la célébration des cinquantenaires était perceptible, ailleurs dans le pays, on a célébré normalement la fête nationale annuelle avec le logo du cinquantenaire, un accessoire de plus.


Journalducameroun.com)/n

Belle conférence pour un résultat controversé
L’autre point de célébration objet de commentaire a été celui de la conférence de Yaoundé, Africa 21. Une belle organisation pour certains, et pour d’autres, de grosse dépenses pour rien, en faisant référence au peuple camerounais et même africain. Présents tout au long de la conférence, de nombreux chef d’Etat, principalement parmi les plus puissants et actifs de la France-Afrique. Alain Joyandet ministre français à la coopération s’est montré vague sur la question de la France-Afrique. Pourtant il a admis qu’il était venu assister à la conférence pour effectuer quelques ajustements et des rencontres capitales. Ce qui a laissé dire à certains que finalement la conférence de Yaoundé a été une espèce de répétition générale avant le sommet entre la France et l’Afrique qui devrait se dérouler à Nice à partir du 31 mai prochain. De nombreux observateurs estiment qu’il est étonnant que dans une conférence évoquant le développement de l’Afrique, on n’ait parlé du NEPAD, le nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, accord auquel le Cameroun est signataire. D’un autre côté, les participants à la conférence se sont séparés sans prendre un engagement ferme se limitant juste à quelques déclarations sans obligations particulière. Certains participants y ont trouvé pourtant une certaine satisfaction. Les Africains ont aussi besoin de parler de leurs problèmes. Le temps de la conférence, le monde a été focalisé sur le Cameroun. Les générations futures retiendront qu’il y a eu Africa 21 affirme Elise Mballa Meka une promotrice culturelle camerounaise. Selon certaines sources, ces célébrations auraient dépassé la facture de 40 milliards de francs CFA. Cette année, le Cameroun devra emprunter près de 400 milliards pour tenir son budget. Une des déclarations de la conférence était pourtant en rapport avec la maitrise des budgets publics.

Quelques invités présents au défilé
Journalducameroun.com)/n