Deux mois après le fiasco le fiasco Brésilien, la reconstruction de l’équipe du Cameroun passe par un bon match lors des éliminatoires de la CAN 2015
Au Brésil, le Cameroun a quitté la Coupe du monde le 23 juin 2014, dès le premier tour, avec un bilan calamiteux de zéro point, neuf buts encaissés et un seul marqué. Peu avant son départ pour le Brésil, le ridicule de cette équipe avait atteint son comble, quand le 7 juin 2014, après un match amical inopportun contre la Moldavie, les joueurs pour une sordide histoire de primes se sont laissés manipuler en refusant le drapeau national. Qualifiés pour le mondial brésilien, en grande partie grâce à une faute administrative du Togo, la sélection camerounaise est revenue plus qu’humiliée tant pour son jeu que pour son image.
Aujourd’hui, le foot du Cameroun tout autant que le Cameroun du foot veulent tourner la page et vite. Cela passe par une rupture avec le style de gestion si décrié de Volker Finke. Mais, surtout, la sélection des Lions a besoin de renouer avec la victoire qui la fuit depuis trois confrontations et son succès en trompe l’ il sur la Macédoine (2-0) lors de son premier match de préparation à la Coupe du monde, le 26 mai à Kufstein. Des 23 sélectionnés des Lions du rendez-vous brésilien, seuls 9 : Nkoulou, Djeugoué, Nguemo, Mbia, Aboubakar, Moukandjo, Choupo-Moting, Eyong Enoh, Edgar Salli, seront du voyage congolais. Cette punition collective prouve la détermination de Volker Finke à ne pas tolérer des comportements dommageables à l’équipe. Mais elle se rend en RDC avec un groupe expérimental qui compte de nombreux jeunes joueurs sans sélection et « zéro automatisme », a rappelé le nouveau sélectionneur lors de sa conférence de presse de mardi dernier.
Cette redistribution des cartes constitue une occasion de voir de nouvelles têtes comme celles des promoteurs Clinton Njié de Lyon, Ambroise Oyogo Bitolo (New York Red Bulls-USA) et offre également une nouvelle chance de s’affirmer à des joueurs laissés par Finke sur le quai avant le Mondial, à commencer par Ndy Assembé et Raoul Loé. «Il y aura toujours cette cicatrice de la Coupe du monde, a confié Finke lundi dernier. Seuls de bons résultats nous permettront d’effacer ce qui s’est passé. « Il fallait normaliser beaucoup de choses. C’est pour cela que j’ai procédé à une coupure forte dans la sélection des joueurs. Beaucoup de joueurs découvrent l’équipe nationale. Le talent est là mais, il faut les former. C’est possible que çà dure un peu, mais pas trop ». C’est dans cette optique que les Lions sont entrés en stage mardi au Complexe technique d’Excellence de la Caf à Mbankomo. Où, l’effectif hier affichait complet.
La rupture est aussi attendue dans le style de jeu. Alors que le manque d’ambition offensive de Volker Finke s’est souvent traduit par une grande inefficacité (un but en trois matches lors du Mondial), il a montré, lors du match face à la Tunisie à Yaoundé (4-1, le 16 novembre 2013), que ses options étaient souvent tournées vers l’attaque. Mais, il faudra surtout solidifier la défense qui a trop prit l’eau au Brésil et réinventer le milieu de terrain, en trouvant des joueurs à vocation offensive dans ce compartiment. Il est grand temps de convaincre les binationaux comme Jean Christophe Bahebeck du PSG, Georges Ntep et Axel Ngando de Rennes. Le temps est aussi très compté, puisque après la visite à Lubumbashi, les Lions recevront la Côte d’ivoire de Hervé Renard, le mercredi 10 septembre à Yaoundé, dans une rencontre qui s’annonce déjà décisive.