Société




Cameroun-région du Nord : plus de 700 millions FCFA pour des micro-projets

Les financements sont du Fonds européen de développement, dont la gestion est déléguée à l’Agence française de développement. Bertrand Fouotchebo…

Les financements sont du Fonds européen de développement, dont la gestion est déléguée à l’Agence française de développement.

Bertrand Fouotchebo observe avec beaucoup d’intérêt les ouvriers qui s’activent autour d’un trou d’un mètre de profondeur creusé dans le sol.  Comme beaucoup d’autres habitants du village Wafango (commune de Garoua 1er, région du Nord), cet élève de terminale au lycée d’Ouro Hourso de Garoua, à quelques kilomètres de là, fonde beaucoup d’espoirs dans ce travail de fouille.

En effet, ledit trou va bientôt accueillir un poteau destiné à porter un transformateur électrique. 13 autres fouilles, pour autant de poteaux, sont ainsi prévues pour le projet d’électrification du village Wafango.

« La vie sans électricité est difficile ici chez nous, surtout pour nous les élèves, explique Bertrand Fouotchebo, parfois on se réveille à 5h pour réviser nos leçons. Ou alors on vient à partir de 20h sous ce lampadaire ».

Le lampadaire indiqué fonctionne à l’énergie solaire. Erigé par la commune, il est le seul sur la place de ce village d’un peu plus de 3000 âmes.

« Nous voulons de l’électricité dans notre village, parce qu’en plus des enfants qui doivent étudier dans la nuit, cela va nous permettre d’écraser nos aliments sur place. Aujourd’hui, nous devons parcourir 7 km pour aller le faire en ville tous les jours », développe Albert, un agriculteur du village.  Si cet habitant voit en l’électrification de son village un vecteur de développement, il n’oublie pas qu’avec l’électricité, « nous pourrons enfin regarder les matches de football ».

D’un coût évalué à plus de 26 millions FCFA, l’électrification du village Wafango fait partie des 90 micros projets financés par le Fonds européen de développement (11e Fed).

« Dans le cadre du projet Fed dans la région du Nord, nous avons reçu une enveloppe globale de plus de 700 millions FCFA. A ce jour, nous avons signés des conventions de plus 600 millions FCFA pour un nombre total de 90 micro-projets, dont 13 sont achevés et fonctionnels, 15 en cours d’exécution ; et 62 en cours de passation de marché », explique Mohamadou Ousmaïla, le coordonnateur régional du Programme national de développement participatif (Pndp). Cet organisme sous tutelle du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire accompagne les communes dans l’identification de leurs besoins et la réalisation d’infrastructures communautaires prioritaires. Dans la région du Nord, le Pndp accompagne la réalisation de micro-projets communautaires sous financements européens du 11ème Fed et dont la gestion déléguée est assurée par l’Agence française de développement (Afd).

« Ce sont des projets qui sont dans divers secteurs. C’est notamment l’hydraulique, avec les forages ; l’éducation, avec les salles de classe ; et quelques projets liés à l’élevage, notamment un parc vaccinogène », développe le coordonnateur du Pndp pour le Nord.

Entre autres projets sous financements Fed/Afd dans la région du Nord, l’on peut citer un bloc de latrines et un forage au Lycée bilingue de Pitoa, pour près de 10 millions FCFA ; un bloc de latrines à trois compartiments à l’école publique de Koïna Maîgari (commune de Guider), ou encore un parc vaccinogène à Gané (commune de Mayo Oulo) d’un coût de plus de 4 millions FCFA.

Pour Mohamadou Ousmaïla, « il y a beaucoup d’engouement autour de ces projets. Surtout autour des points d’eau en cette période d’étiage. Il y a une forte affluence dans les forages. Également dans les salles de classe. Ce sont des écoles où il n’y avait pratiquement pas de classes en matériau définitif. Maintenant ce sont des établissements équipés en latrines et en points d’eau ».