Les ressortissants des trois régions septentrionales ripostent à un rappel à l’ordre servi par le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République au directeur général de Sodecoton.
La gestion tribale des ressources humaines au sein de Société de développement du coton (Sodecoton) est à l’origine de la sortie du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr). Dans une correspondance en date du 28 avril 2022, Ferdinand Ngoh Ngoh demande au directeur général de cette entreprise, de bien vouloir « veiller à ce que les recrutements et gestion du personnel à la Sodecoton respectent les exigences d’équilibre et de représentativité de toutes les composantes sociologiques de la nation ».
A la lecture de la copie de cette correspondance, cette instruction de l’un des plus proches collaborateurs du chef de l’Etat découle d’une dénonciation. « la présidence de la République a été saisie de dénonciations mettant en cause la conduite, par des organes dirigeants de la Sodecoton, d’une politique de gestion des ressources humaines qui serait dommageable à l’unité nationale, à la stabilité du climat social et à un retour durable à la performance au sein de cette entreprise », énonce le ministre d’Etat en précisant que lumière sera faite sur ces récriminations.
Après qu’une copie de cette correspondance a été partagée sur les médias sociaux, la toile s’est enflammée. Les réactions fusent de partout et surtout des ressortissants des régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. Ces derniers tentent de légitimer le privilège à eux accordé lors des recrutements au sein de cette société d’Etat par sa proximité et par le fait que c’est l’un des leurs qui a travailler à relever la Sodecaoton qui est presque tombée en faillite ces dernières années.
Et ce n’est pas fini. Ces Camerounais originaire du septentrion arguent que la Sodecoton n’est pas l’apanage du tribalisme au Cameroun. Pour conforter leurs thèses, ils pointent du doigt la présidence de la République, le gouvernement, les établissements publics administratifs et commerciaux, ainsi que les services déconcentrés de l’Administration territoriale.
Ces différentes réactions et bien d’autres, traduisent en filigrane que le critère de l’ethnie prévaudrait effectivement au recrutement au sein de la Sodecoton. A ce sujet, les nominations proposées par le directeur général de la société et approuvées le 08 avril par le Conseil d’administration réuni en session ordinaire à Yaoundé en disent long. Sur une liste de 15 personnalités nommées aux postes de directeurs et assimilés, la quasi-totalité des noms renvoie au Grand Nord.
Mais en réalité, ce n’est qu’une illustration de la société camerounaise. Et si les Camerounais du septentrion ne rejettent pas en bloc les instructions du ministre d’Etat, il reste que ces dernières devraient s’étendre au reste des sociétés publiques, parapubliques et même au sein des administrations publiques.