Ils ont commis ces meurtres alors que des vigiles tentaient la libération d’otages
Banaï, un petit village des environs de Pitoa (région du Nord) est dans une vive émotion. Mercredi, trois hommes y ont été abattus. Il s’agit d’un riche éleveur de Bounga, d’un de ses fils et d’un membre du comité de vigilance de Bounga. Ce dernier faisait partie d’une expédition dépêchée par la famille de l’éleveur, pris en otage une semaine plus tôt, en même temps que son fils et un lointain parent dur d’oreilles.
Il y a une semaine, quatre hommes armés de fusils d’assaut, selon des vigiles, ont enlevé les trois hommes sus-cités à Bounga. Cette localité est située à une trentaine de kilomètres de Pitoa, près d’Adoumri. Les ravisseurs, une fois leur forfait accompli, ont amené leurs trois otages à Banaï sur les flancs du mont Tinguelin. Trois jours après, ils se sont servis du téléphone d’un des otages pour appeler la famille de l’éleveur. Ils ont alors exigé que les proches de l’infortuné leur apportent six millions de francs CFA contre la libération des otages. Il ne fallait surtout pas que la famille alerte les autorités. Celle-ci leur a partiellement obéi, puisqu’elle a prévenu le comité de vigilance local. Mardi, des membres dudit comité sont arrivés à Pitoa. Au lieu de porter la rançon demandée, ils se sont dirigés vers le sous-préfet pour le prévenir qu’ils venaient délivrer des otages.
A peine sortis du bureau du fonctionnaire, ils ont reçu un appel des ravisseurs. « Vous avez fait une erreur et ça ne va pas vous aider », leur auraient-ils dit. Les vigiles ne s’en sont pas pour autant découragés. Ils se sont dirigés vers la montagne où les ravisseurs étaient réputés les attendre. Ils y ont reçu un bien froid accueil. Les ravisseurs ont fait rouler de grosses pierres sur eux. Un vigile a été écrasé. Avant de disparaître dans la nature, les bandits ont exécuté deux des otages et ont libéré le troisième qui leur semblait simple d’esprit du fait de sa surdité partielle. La gendarmerie, arrivée plus tard, a ouvert une enquête. II ressort des premières constatations que les bandits avaient des complices à Pitoa. La traque a été lancée.