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Cameroun : troubles autour de la fusion Gicam-Ecam

Il y a un mois deux mouvements patronaux (Gicam et Ecam) ont fusionné. Mais la stratégie a été contestée par…

Il y a un mois deux mouvements patronaux (Gicam et Ecam) ont fusionné. Mais la stratégie a été contestée par plusieurs autres parties prenantes et par des personnalités accusées de tirer les ficelles dans l’ombre.

Le Comité des sages du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), qui s’est réuni le 25 mai 2023 à Douala. À l’occasion, ce comité a demandé à Célestin Tawamba, Président du Gicam « de surseoir immédiatement toute activité sur le traité de fusion entre le Gicam et Ecam ».

Pour justifier leur décision, les « sages » disent avoir « constaté des erreurs de forme et de fond » dans le traité de fusion signé le 5 avril 2023 entre Célestin Tawamba et Protais Ayangma, les présidents des deux organisations patronales. Ils indexent notamment des « informations incomplètes », une « saisine tardive du comité des sages ».

Par ailleurs, André Siaka est cité parmi les incitateurs de l’ombre visant à faire échouer cette collaboration Gicam-Ecam, qui avait été présentée par les deux parties comme idée qui devait « densifier davantage notre plaidoyer, et renforcer notre capacité de persuasion dans notre lutte permanente pour l’amélioration de la compétitivité des entreprises en général et des Petites et moyennes entreprises en particulier ».

Dans une interview accordée à Ecomatin, André Siaka a réagi. « L’annonce du rapprochement Gicam-Ecam a été unanimement saluée par la classe économique dans son ensemble… Alors que le processus de ce rapprochement suivait son cours, des voix discordantes se sont élevées… Dans un emballement médiatique dont le monde des affaires se serait bien passé, tout ou presque a été dit avec au passage des invectives, des insinuations, des quolibets voire des attaques personnelles, qui ont révélé au grand jour des manquements sur les plans de l’éthique et de la gouvernance ».

« Ces manquements, s’ils ne sont pas corrigés rapidement, risquent de jeter le discrédit sur le Gicam, organisation dont la respectabilité est unanimement saluée tant dans l’écosystème national qu’à l’international. Dans un contexte où des interrogations fusent de toutes parts, et compte tenu de mon attachement historique à cette organisation, j’estime que je ne pouvais garder indéfiniment le silence malgré le devoir de réserve que je me suis imposé depuis que j’ai quitté la présidence du Gicam », s’est-il défendu.

 

Réaction du Gicam

Dans une communication ce mardi 30 mai 2023, le président du groupement inter-patronal du Cameroun apporte des éclaircis sur les raisons de la fusion entre ces deux organisations patronales. Et aussi, rappelé que le « Comité de Sages n’a aucune compétence pour s’immiscer dans les attributions du Conseil d’administration, qui détermine les orientations stratégiques de notre groupement, pas plus qu’il n’est habilité à s’ériger en juge de la validité des décisions du Conseil d’administration ou du président ».

Ainsi, en dépit des sons dissonants autour de la fusion Gicam-Ecam, le conseil d’administration du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), réuni ce mardi 30 mai 2023 à Douala, a décidé de poursuivre le processus de formalisation de la fusion des deux organisations.

Les membres du conseil, à l’unanimité, ont validé le traité de fusion entre les deux organisations, soit dix voix pour, et deux contre. Ils ont également décidé de la tenue le 11 juillet prochain, d’une assemblée générale extraordinaire, « pour statuer sur la fusion », peut-on lire dans une mise au point signée de Célestin Tawamba ce mardi. Comme préalable à cette opération, et dans le souci d’en assurer la transparence, le président du tribunal de première instance de Douala Bonanjo a désigné un commissaire à la fusion pour sa formalisation définitive.

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