Incarcéré à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis trois ans, un homme a été traduit en justice pour avoir causé la mort de sa compagne et leur enfant âgé de 18 mois au moment des faits. Il nie tout en bloc.
Le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi est à la recherche des tueurs de Nadège Melingui Andjongo et de Stanislas Ndonkou, son fils. Les faits sont rapportés par le journal Kalara. Décédés dans la nuit du 25 septembre 2018 des suites d’intoxication alimentaire, les soupçons de cette horrible disparition n’étaient portés sur Stanislas Ndonkou, le père de cette famille. Détenu à la Prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis trois ans, le mis en cause clame son innocence depuis l’enquête préliminaire.
Selon l’accusation, Stanislas Ndonkou vivait en concubinage avec Nagège Melingui Andjongo avec qui il a eu un enfant, qui porte son nom. Le couple occupait une chambre au quartier Nkomo à Yaoundé. L’homme est un apprenti chauffeur, tandis que sa conjointe est propriétaire d’une petite échoppe.
Le 25 septembre 2018, les corps sans vie de Nadège Meluigui et de son bébé ont été retrouvés dans leur chambre, et une autopsie réalisée sur leurs dépouilles a établi que les victimes sont décédées des suites d’une intoxication alimentaire. Et ce n’est que le lendemain, dans l’après-midi, que Ndonkou avait informé les voisins du drame. Une enquête ouverte par les éléments de la brigade de recherche de Nkomo a permis d’interpeller Stanislas Ndonkou qui partageait la même chambre que les disparus.
Macabo malaxé
Pour sa défense, le 24 juin 2021, Stanislas Ndonkou a déclaré que le 24 septembre aux environs de 18 heures, il avait rejoint Nadège Melingui à son échoppe. Cette dernière lui avait offert un paquet de biscuit qu’il a dégusté avec son fils. Il soutient que sa compagne, qui avait mangé du poisson à la braise avec leur enfant en journée, a voulu lui en donner. « A mon arrivée, j’ai constaté qu’elle avait déjà fait le marché pour aller préparer à la maison. Je lui ai proposé plutôt de faire la cuisine au lieu de dépenser de l’argent pour m’acheter le poisson à la braise », a-t-il confié.
De retour à la maison vers 21 heures, Stanislas Ndonkou déclare que Nadège a préparé le macabo malaxé, qu’ils ont dégusté ensemble dans le même plat. Il relate que sa compagne a décidé de râper le reste de macabo pour apprécier le repas du lendemain. L’accusé dit s’être endormi après leur enfant, tout en demandant à la défunte de le réveiller tôt le matin pour le départ pour le travail. « Quand je me suis réveillé, j’ai constaté que je n’étais plus sur le lit, mais plutôt au sol, près de la porte. J’étais fatigué comme si on m’avait tabassé toute la nuit. J’ai rampé jusqu’au niveau du lit, en appelant Nadège, qui ne répondait pas. J’ai ensuite remarqué qu’il y avait la mousse sur sa bouche et celle de l’enfant. Puis j’ai perdu connaissance ».
Stanisals Ndonkou relate en outre qu’il s’était réveillé le lendemain vers 18heures, et avait constaté que sa femme et son enfant sont décédés. Il dit avoir informé la bailleresse de ce qui s’était passé, avant d’appeler les membres des deux familles concernées. La bailleresse qui soupçonnait déjà un empoissonnement, lui aurait fait boire de l’huile de rouge.
Les circonstances atténuantes
Le représentant du parquet n’est pas convaincu par le récit des faits présenté par le mis en cause. En effet, il ressort de l’ordonnance de renvoi que lors de la perquisition du domicile de Stanislas Ndonkou, les enquêteurs ont constaté que toutes les marmites étaient propres. Il n’y avait aucune trace de macabo malaxé, ni paré. De plus, les voisins ont témoigné que l’accusé n’était pas le copain de Nadège, mais que son véritable conjoint était connu de tous. Pour l’accusation, il ne fait l’ombre d’aucun doute que Stanislas Ndonkou est celui qui a empoisonné Nadège Melingui et son fils. Il demande au tribunal de déclarer le mis en cause coupable de meurtre qui lui sont reprochés.
L’avocat de la défense a, pour sa part, plaidé la relaxe de son client. Il soutient que ce dernier est aussi victime de cette affaire. Pour lui Stanislas Ndonkou n’avait aucune raison pour ôter la vie à la femme et son fils. L’avocat du mis en cause a également plaidé pour les circonstances atténuantes de son client, qui n’est autre qu’un délinquant primaire. Stanislas Ndonkou connaîtra le sort qui lui est réservé le 12 juillet 2011, jour de la prochaine audience.