Le prélat et son épouse se faisaient passer pour des fonctionnaires en service au ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Ils ont fait miroiter des marchés publics à une de leurs ouailles, homme d’affaires contre de fortes sommes d’argent. Le pasteur ne comparaît pas aux audiences.
Les faits sont rapportés par Kalara. M. Zogo Emmanuel, pasteur d’une église de réveil et son ami Aloys Mbida ne se sont pas présentés devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 3 décembre 2021. Ils étaient pourtant attendus dans le cadre d’une affaire les concernant. Seule Mme Mendo Alvine, l’épouse du pasteur, a pris place sur le banc des accusés.
Raymond Tiomela, un entrepreneur et homme d’affaires qui dit avoir été floué, est à l’origine de la procédure judiciaire. Les accusés ont été renvoyés en jugement devant cette juridiction pour répondre des faits qualifiés d’escroquerie. Mme Mendo Alvine, qui comparaît libre, a plaidé non coupable.
Tiomela Raymond a expliqué au tribunal qu’il a fait la connaissance de M. Zogo Emmanuel et Mme Mendo Alvine en 2014. Le couple de pasteurs s’est présenté à lui comme fonctionnaires au ministère de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du Territoire (Minepat). C’est ainsi que M. Zogo Emmanuel l’a informé qu’il est le directeur financier d’un projet d’électrification et de fourniture d’eau à la Chambre d’agriculture du Cameroun.
Ce dernier l’a ensuite convaincu de lui remettre la somme de 7 millions de francs, tout en lui promettant de lui faire gagner ce marché qui s’élevait à 200 millions de francs. Il dit avoir exécuté ledit marché et attendait le paiement, lorsque son pasteur est revenu à la charge pour lui proposer un autre marché. Le plaignant, qui ne se doutait de rien, lui a encore remis la somme de deux millions de francs.
Pour ce qui est d’Aloys Mbida, le plaignant soutient que ce dernier lui a extorqué la somme de 500 milles francs avec la complicité du couple Zogo. Tous les paiements décriés se faisaient par chèque, précise M. Tiomela, qui dit avoir découvert la supercherie lorsque le couple Zogo avait voyagé pour l’étranger et en donnait plus signe de vie.
« Ils ont tous pris mon argent et c’est plus tard que j’ai découvert qu’aucun de ces marchés n’existait. J’ai vendu mes terrains et les maisons pour pourvoir financer les marchés fictifs. J’ai été naïf, le pasteur passait son temps à m’endormir avec les prières », a-t-il déclaré.
Poursuivant son témoignage, M. Tiomela Raymond a déclaré qu’à l’enquête préliminaire, Mme Mendo Alvine, qui a reconnu les faits, lui a restitué la somme de 300 mille francs et depuis lors, plus rien. Les deux autres accusés ont toujours nié en bloc les accusations retenues à leur encontre. La suite du procès avec la phase de la défense est prévue pour le 4 février 2022.