Le lancement de la campagne de sensibilisation contre les voyages illégaux vers l’Occident a été effectué ce 11 septembre 2018 à Yaoundé.
Le projet « look i am back » a été lancé hier, mardi, à Yaoundé. Il vise à déployer des équipes sur le terrain pour sensibiliser les camerounais résidant dans les zones du Cameroun d’où partent le plus les prétendants à l’émigration clandestine, sur les dangers de ce phénomène. Ce sont les régions du Centre, du Littoral, du Sud et de l’Ouest. Selon les organisateurs de ce projet, « les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont également concernées mais les équipes n’y seront pas déployées pour cette édition».
« Il n’est pas question d’interdire ou d’empêcher de voyager. Si vous pouvez voyager, faites-le, mais voyagez par des voies légales. Il faut bien se renseigner avant de prendre la route », martèle Hervé Tcheumeleu, porteur du projet. Il sera accompagné par l’association des rapatriés et de lutte contre l’émigration clandestine du Cameroun (Arecc), le Centre des médias africains en Allemagne et le gouvernement allemand.
Jusqu’en décembre 2018, « on assistera à des projections de films documentaires, aux échanges avec des immigrés, dans les écoles, les quartiers de plusieurs villes du pays », déclare Robert Alain Lipothy, président de l’Arecc. Les activités se dérouleront dans les villes de Yaoundé, Douala, Edéa, Eséka, Kribi, Bafang, Nkongssamba, Bafoussam et Dschang. La bande dessinée Molaa sera produite chaque mois et distribuée gratuitement dans tous les points de proximité tels que les agences de voyage, les églises et les mosquées.
Outre les jeunes et les migrants rapatriés, ces activités visent a priori les parents, qui financent très souvent ces aventures, les médias et la société civile. Les gouvernants, les représentants des Etats et les Organisations humanitaires sont également concernées.
La réinsertion des migrants rapatriés est aussi au programme, à travers des séances de coaching. Séances visant à « les encourager à parler de leurs aventures, leur redonner confiance en eux ». Les migrations irrégulières sont à l’origine de plusieurs traumatismes dans les vies des victimes. Pour ceux qui ont la chance d’en ressortir vivants, l’enfer cède la place à la réparation des dégâts. « Je suis rentré en novembre 2017 et depuis lors, j’ai subi quatre opérations dont deux à l’œil gauche qui avait été crevé et deux fois la hanche parce que j’avais reçu une balle. Je ne dors plus parce que je revis cette histoire chaque fois que je me couche », explique Fabrice Essomba, survivant des tortures infligées aux migrants clandestins en Libye.