Deux amants se déchirent devant la barre. Une dame reproche à un homme d’avoir eu des rapports sexuels avec elle sans son consentement. L’accusé nie cette version des faits.
Les faits sont rapportés par le journal Kalara. Des amants secrets autrefois, ennemis jurés aujourd’hui. Ainsi se présente le lien qui lie désormais Anastasie à Georges. Les deux anciens tourtereaux qui travaillent dans le même lieu de service sont en désaccord total. Pour siffler la fin des hostilités, c’est Anastasie qui a saisi le Tribunal de première instance de Yaoundé à travers une citation directe contre son collègue.
Elle accuse Georges d’avoir eu des relations sexuelles non consenties avec elle alors qu’elle revenait des obsèques de sa mère. D’où le motif de viol au centre du procès. Or Georges est père de famille. De son mariage avec Victorine, ils ont eu un enfant. Sa femme «comme dans toutes les autres audiences de cette affaire», déclare l’avocat de Georges, était présente à ce rendez-vous du 23 novembre 2021 lorsque Georges présentait sa défense.
C’est une histoire qui a retenu l’attention des personnes présentes à l’audience ce jour-là. Contrairement aux fois où l’infraction de viol était le cas d’un mineur, les personnes présentent à l’audience ce jour-là, ont assisté au procès de la vie intime de deux adultes. Entre murmures et rires, les deux amants ont expliqué le déroulement de l’acte sexuel qui les a conduits devant la barre.
La plaignante explique qu’en 2020, elle rentrait, à une heure précisément à 2h du matin, tardive des obsèques de sa mère en compagnie de ses trois sœurs. Des travaux de réfections de leur maison avaient été engagés. L’accusé leur à proposer de passer la nuit chez lui car son épouse et son enfant étaient en déplacement.
C’est ainsi qu’elle et ses sœurs acceptent. La même nuit, pendant que ses sœurs dormaient, Anastasie raconte avait été rejoint dans sa chambre par Georges. «Il a profité du sommeil des autres pour se glisser dans mon lit et passer à l’acte sans mon consentement. C’était horrible de le voir sans cœur. Il n’a même pas respecté ma douleur ni ma personne. Le lendemain, j’ai tout fait pour que mes sœurs ne se doutent de rien. C’est pourquoi, nous étions obligées de partir de chez lui », raconte Anastasie.
Ils sont passés à l’acte
Des accusations que Georges a corroborées en partie. Dans son témoignage, le mis en cause a reconnu avoir offert son hospitalité aux quatre sœurs qui étaient marquées par le deuil. Dans son témoignage, il a souligné que la jeune dame et lui entretenaient de rapport avant cet incident. Il a révélé que cette nuit-là, Anastasie c’est retrouvée dans sa chambre conjugale.
Il dit avoir eu des besoins pressant d’aller se mettre à l’aise et raconte avoir été séduit par le jeune dame qui dormait sans sous vêtement sur son lit. Il déclare avoir approché la plaignante et de commun accord, ils sont passés à l’acte. Selon lui, il n’y a pas eu de résistance de la part de la plaignante, tout comme il n’a pas eu de violence physique ou morale qu’il aurait exercées sur la plaignante pour qu’elle parle de viol.
Dans son récit, il souligne que le lendemain, Anastasie ne se plaignait de rien jusqu’à leur départ. C’est après deux jours, qu’il dit avoir été interpellé pour répondre de cette affaire. Ce faisant, dans ses derniers mots, le mis en cause a demandé pardon au Tribunal et à l’endroit de son épouse aussi.
C’était à la demande du juge qui a estimé que sa compagne a souffert moralement à cause de cet adultère. Elle a invité Victorine à se présenter devant la barre. Chose qu’elle a exécuté. Force a été de remarquer que la dame ne tarissait pas ses larmes. « Pardonne-moi Victorine. Si tu trouves la force de me pardonner dans ton cœur, je ferai de mon mieux pour être un homme meilleur », a déclaré Georges à son épouse.
Cette dernière toute en pleure n’a prononcé aucun mot. La parole de l’un contre l’autre, il appartiendra à la juge d’analyser la situation car elle compte sa décision le 17 décembre 2021, date de la prochaine audience.