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Cameroun: une station-service mobile pour éviter le gaspillage d’eau

L'appareil mobile, un nettoyeur haute pression pour laver les voitures ou des surfaces sales, est une invention du camerounais Sylvain…

L’appareil mobile, un nettoyeur haute pression pour laver les voitures ou des surfaces sales, est une invention du camerounais Sylvain Honnang

Les habitants de Douala ont découvert ces dernières semaines une curieuse machine qui a arpenté les quartiers de la capitale économique camerounaise. Un Anglo-Camerounais a développé un nettoyeur haute pression pour laver des voitures ou des surfaces sales. La différence avec une station-service classique? La dimension anti-gaspillage, qui vise à insuffler des gestes écologiques.

Sylvain Honnang est né à Douala mais vit actuellement à Londres. Après huit ans de travail, il a créé avec une équipe de plusieurs personnes un appareil mobile de lavage, la Howash, équipé d’un pulvérisateur d’eau à faible pression et d’un réservoir d’une capacité de 80 litres d’eau. À première vue, cela ressemble à un Kärcher, mais respectueux de l’environnement.

Car là où la plupart des appareils similaires utilisent des détergents polluants, la « Howash » utilise de la carnauba, une cire végétale permettant de faire briller les surfaces. Les feuilles sont importées du Mexique par l’entrepreneur, puis le produit final est fabriqué à Douala. Gros avantage par rapport aux produits généralement utilisés dans ce type de machines : cette cire végétale est biodégradable.
Sylvain Honnang a arpenté les rues de Douala pour présenter sa laverie mobile et proposer un lavage-test pour 1 000 francs CFA (1,50 euros).
« Dans les stations services à Douala, l’eau est souvent gaspillée et les produits chimiques rejetés dans la nature ».
Sylvain Honnang est agent de footballeurs. Il espère qu’à terme, son innovation, baptisée « Howash « , pourra permettre de changer les pratiques.

La plupart des habitants de Douala, lorsqu’ils veulent laver leur véhicule, se rendent dans des laveries, qui ont souvent de mauvaises pratiques. Comme il y a peu de laveries dans la ville, les files d’attentes sont souvent très longues.

En plus, l’eau est très souvent gaspillée dans ces stations. J’ai quelques amis qui travaillent dans ce domaine et qui se plaignent des factures très élevées qu’ils reçoivent. En plus, l’eau et les produits chimiques qu’ils utilisent sont souvent rejetés dans les caniveaux. Il y a une dizaine d’année, je leur ai alors proposé de remédier à leurs problèmes en changeant leur mode de fonctionnement : devenir nomade et aller vers le client.


Après une étude interne, nous avons estimé qu’il est possible de faire environ 14 lavages de véhicules avec ce réservoir, en utilisant moins de 6 litres d’eau] à chaque fois selon les estimations, laver sa voiture nécessite normalement entre 100 et 300 litres d’eau selon certains sites spécialisés. Des stations services de grands groupes proposent des lavages avec moins de 40 litres, NDLR. Le lavage ne prend pas plus de 15 minutes. Avec ce produit, j’espère qu’on pourra aussi sensibiliser à la gestion de l’eau, qui devient une ressource rare.

« Une innovation qui va sensibiliser indirectement aux gestes écologiques à Douala ».
Le projet « Howash » a été repéré par notre Observateur Mathias Mouendé Ngamo, journaliste et blogueur, et publié sur son site Biocamer, spécialisé sur les questions écologiques à Douala.
Un habitant de Douala verra avant tout le gain de temps, le fait de ne plus avoir à faire la queue dans les stations-service. C’est une vraie problématique à Douala : régulièrement, des coupures de courant ou d’eau intempestives obligent les clients à rentrer bredouilles, sans avoir lavé leur véhicule. Mais indirectement, je crois que cette innovation peut permettre de sensibiliser davantage aux gestes écologiques et à changer petit à petit les pratiques.

Sylvain Honnang ne cache pas que son innovation est encore très chère pour un particulier camerounais : avec un coût de 3 millions de francs CFA (environ 4500 euros), seules des entreprises peuvent pour l’heure se la procurer. Il espère trouver prochainement des financements pour faire baisser le prix de revient, notamment en « déposant un dossier à la Cop 22 », au Maroc, en novembre 2016.


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