La circulation n’est pas aisée dans la capitale du pays depuis le début de la semaine. Les répétitions de la parade de la Fête de l’Unité
Sandra P. grommèle en rentrant dans son bureau au quartier Essos à Yaoundé. Sa voix saccadée en dit long sur l’effort qu’elle vient de fournir. « Si je vous dis que j’ai marché à pied vous n’allez pas me croire », dit Sandra, la mine renfrognée. En sortant de son domicile la jeune femme ignorait que la circulation serait aussi infernale. En raison des répétitions de la parade du 20 mai, les routes reliant les quartiers périphériques au quartier administratif et ses environs via le rond-point de la Poste centrale ont été bloquées. Des milliers d’usagers utilisent pourtant ces voies pour rallier leurs différents lieux de travail.
Le rond-point de la Poste centrale est un point stratégique de la ville de Yaoundé. Lorsqu’il est bloqué, une bonne partie de la ville se retrouve paralysée. Ce mercredi 17 mai, il est 7h30. A Mvolyé, lieu-dit Trois statues, les voitures sont immobilisées depuis plus d’une demi-heure. Sur la banquette arrière d’un taxi, les passagers crèvent de chaud. Pour ne pas aider, l’un d’eux s’est endormi et ronfle très haut. Partis de Biyem-Assi, il leur faudra plus d’une heure pour traverser le rond-point de la Poste, dont certains axes étaient déjà barrés.
Cette situation a eu de sérieuses conséquences sur plusieurs entreprises et administrations dont le personnel est arrivé en retard hier et certainement encore aujourd’hui. Certains ne se sont pas donné la peine d’essayer de braver ces embouteillages, qui ont duré jusqu’à une certaine heure de l’après-midi. «Celle à côté de laquelle j’étais assise portait des talons. Elle est simplement rentrée chez-elle, ne pouvant pas marcher jusqu’à son lieu de travail situé à plusieurs centaines de mètres de là où le taximan a décidé de nous laisser», raconte Sandra.
Jean-Jacques Etoa, jeune cadre de l’administration, ne porte pas d’escarpins. Mais, lui non plus n’a pas pu aller travailler ce mercredi 17 mai. « J’ai un peu trainé parce que je devais terminer un rapport avant de sortir. A peine j’ai mis le nez dehors que je me suis dit que ça ne valait pas la peine d’aller travailler. Aucune voiture n’avançait, c’était terrible » regrette le fonctionnaire.
Ce jeudi matin encore, dès 7h, la circulation est déjà un peu embouteillée. Les usagers ont compris qu’il valait mieux sortir plus tôt pour ne pas rester coincés des heures sur place.