Les Chipolopolo ont crée la surprise en 2012 en s’imposant devant la Côte d’ivoire, qui est un éternel prétendant au sacre. Le Ghana, le Mali et l’Algérie sont également des outsiders ambitieux
La grande fête du football africaine, 29ème du genre, démarre ce 19 janvier 2013, avec en ouverture une affiche inédite, Afrique du Sud -Cap-Vert. Comme toujours, spectacle, beaux buts, et surprises devraient être au rendez-vous. Autre ingrédient à prévoir, après le sacre de la Zambie en 2012 : le suspense ! Malgré l’absence de l’Egypte, sept triomphes, du Cameroun, quatre fois champion et du Sénégal, valeur sûr du continent, les favoris naturels ne manquent pas. La Côte d’ivoire espère que la génération dorée des Didier Drogba et des frères Touré pourra enfin décrocher un trophée. Avec la présence de tous ses leaders, les Eléphants peuvent se sentir en confiance d’autant que Sabri Lamouchi a su créer une cohésion dans le groupe. Classée 14e au classement de la Fifa devant la France et le Brésil, la Côte d’Ivoire peut croire à la victoire finale. Un trophée que les Ivoiriens n’ont plus soulevé depuis 1992.
Autre favori, le Ghana. Malheureux finaliste en 2010 et demi-finaliste en 2012, les Black Stars veulent confirmer avec un titre son statut d’équipe la plus régulière du continent ces dernières années. Le dernier titre des quadruples champions d’Afrique remontant en 1982, les Black Stars commencent à s’impatienter. Sur ses terres et avec son expérience, l’Afrique du Sud a des ambitions élevées. Le pays hôte, se verrait bien soulever le trophée le 10 février. Malgré une équipe en pleine reconstruction et des matches de préparation peu convaincants, les hommes de Gordon Igesund pourront compter sur leur public. Autre poids lourd du continent, le Nigeria retrouve la scène africaine après son absence en 2012 avec un seul objectif : le sacre suprême.
Record
Outsiders ambitieux, le Mali, troisième en 2012, compte faire au moins aussi bien un an après, l’Algérie, vainqueur de l’épreuve en 1990, 2ème nation africaine au classement Fifa (24e), le Maroc (champion en 1976) et la Tunisie (champion en 2004) espèrent ramener le trophée dans le Maghreb. Les Fennecs d’Algérie et les Aigles de Carthage de Tunisie devront d’abord croiser le fer au premier tour. Quant aux Lions de l’Atlas, ils ont une revanche à prendre après leur sortie au premier tour de la précédente édition. Enfin, comment ne pas citer parmi les favoris le tenant du titre ? Sacrée à la surprise générale en Guinée équatoriale et au Gabon l’an dernier, la Zambie d’Hervé Renard a conservé quasiment le même effectif et la même ambition. Pourra-t-elle réaliser la passe de deux ? A moins que cette Can ne nous réserve une nouvelle surprise ? Celle-ci peut-elle venir de la RD Congo, du Togo ou de l’Angola.
Pour cette 29ème édition de cinq stades seront utilisés. Soccer City, à Johannesburg, accueillera les deux matches inauguraux ainsi que la finale du 10 février. Les autres rencontres se disputeront à Durban, Nelspruit, Port Elizabeth et Rustenburg. Côté pays participants, 10 des 16 équipes de cette phase finale ont déjà soulevé le trophée suprême. L’édition qui est sur le point de débuter s’annonce donc relevée. Les six équipes présentes en Afrique du Sud et qui n’ont jamais remporté la Can sont l’Angola, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Togo et le Cap-Vert, dont c’est la première participation au tournoi.
Par ailleurs, le sélectionneur de la RDC Claude Leroy, vainqueur avec le Cameroun en 1988, sera en Afrique du sud à sa septième participation, un record. En effet, 14 entraîneurs d’origine étrangère ont remporté la Can. Le premier d’entre eux est le Hongrois Josef Titkos, avec la sélection égyptienne en 1959. Exactement le même nombre de victoires (14) est à porter au crédit de sélectionneurs africains pour le compte de leur pays natal. Le dernier en date est l’Égyptien Hassan Shehata, triple champion d’Afrique avec les Pharaons de 2006 à 2010. 18 buts marqués dans la Can : c’est le record pour un seul joueur, détenu par Samuel Eto’o. Avec 10 buts inscrits à ce jour dans l’épreuve suprême des sélections en Afrique, Didier Drogba aura l’occasion en Afrique du Sud de se rapprocher du record du Camerounais.
Histoire
Pour l’histoire, la première mouture de la Can a eu lieu au Soudan en 1957. A l’époque, la phase finale comptait trois équipes, l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie. Il y en aura ensuite huit, puis 12. En 1996, le format de l’épreuve a été élargi à 16 sélections même si à cette occasion, on n’a compté que 15 participants en raison du forfait du Nigeria. 40 ans ont passé avant que l’Afrique du Sud, qui compte parmi les membres fondateurs de la Confédération africaine de football (Caf), en 1956, ne participe à sa première phase finale de la Can. L’Afrique du Sud avait été exclue de l’organe directeur du football africain l’année suivante à cause de sa politique d’Apartheid. C’est après l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela et avec la fin du règne de la minorité blanche que les Bafana Bafana ont pu participer pour la première fois, en 1996, à l’événement.
Pour revenir à l’actualité, la cérémonie d’ouverture et les deux premières rencontres, Afrique du Sud – Cap-Vert et Angola – Maroc le 19 janvier, il ne reste plus aucune place dans les catégories 1 et 2, les plus chères. A ce jour, 359.543 billets ont été vendus ou attribués, soit environ 42% de la capacité totale des stades. Les organisateurs espèrent que le pourcentage augmentera avec le début de la compétition dans chacune des cinq villes-hôtes. Des progrès sont plus particulièrement attendus pour les rencontres du groupe B à Port-Elisabeth et du groupe D à Rustenburg, ces deux sites restant un peu à la traîne. Un an est passé depuis la dernière édition de la Can, co-organisée par la Guinée équatoriale et le Gabon. Le calendrier de l’épreuve a été modifié afin que la Can se déroule désormais les années impaires. La prochaine édition aura lieu début 2015, au Maroc.