Pour régler les antagonismes qui minaient depuis plusieurs mois le Canon de Yaoundé, le conseil d’administration a choisi une femme pour réconcilier les hommes
Le Canon de Yaoundé vient de porter à la tête de sa présidence une femme d’affaires au préjugé favorable. Céline Eko. Voilà un nom qui gagne à être connu du grand public sportif camerounais. Pour régler les antagonismes qui minaient depuis plusieurs mois le club mythique du Cameroun, le conseil d’administration a choisi une femme pour réconcilier les hommes. Pour la première fois donc de son histoire, le Canon sportif de Yaoundé, (trois fois victorieux de la défunte Coupe d’Afrique des clubs champions et une fois de la Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe) va être dirigé par une femme. Elle prend ainsi la succession de Célestin Bombock qui était en poste depuis deux ans.
De l’avis de Louis-Marie Ondoa, le nouveau directeur général du Canon, Céline Eko est une militante du Canon depuis 1978. La nouvelle présidente du Canon Yaoundé est une passionnée de football. Agée d’une cinquantaine d’années, elle est née de l’union entre un père français et une mère camerounaise de Sangmélima. Membre influente du Canon, elle a participé à la rédaction des statuts du club. Le jour de son élection le 30 octobre dernier, si le collège des anciens du Canon (Jean Manga Onguéné, Jean Paul Akono, Thomas Nkono, Jacques Songo’o et Serge Mbappé) ont brillé par leur absence, les autres 33 membres du conseil l’ont brillamment élu.
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Céline Eko |
Les femmes dirigeantes dans le milieu de football se font de plus en plus présentes. En France, l’exemple de Margarita Louis-Dreyfus, président de l’Olympique de Marseille, est bien connu. Comme Margarita Louis-Dreyfus, Céline Eko est une femme riche. Elle a fait recette dans l’investissement immobilier, notamment dans les villes de Yaoundé, Douala, Libreville et Malabo. Femme discrète au carnet d’adresses pourtant bien rempli, son tissu de relations devrait permettre à cette mère de plusieurs enfants d’ouvrir plusieurs portes et surtout de moderniser le Canon. Une formation au palmarès riche, mais qui tarde à s’arrimer au professionnalisme. Si le Canon possède, depuis quelques années, un siège dans son fief du quartier Nkolndongo à Yaoundé, il est généralement inoccupé. Le terrain d’entraînement poussiéreux et bosselé est resté le même depuis la création du club en 1930. Les méthodes de gestion sont rudimentaires, sans traçabilité. Il manque également aux Mekok me Ngonda des équipements basiques pour sa visibilité : fax, site internet, cellule de communication, etc. C’est ce vaste chantier qui a été confié à Celine Eko. Aura-t-elle suffisamment de soutien, d’entregent, d’argument, pour faire tonner le Kpa Kum de nouveau ? Premiers éléments de réponses dès la reprise du championnat d’élite 2011/2011.