Depuis la découverte du pétrole dans son sous-sol, elle réclamait plus de responsabilités dans la marche et la gestion des dossiers de la sous région
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Theodoro Obiang Nguema, Président de la Guinée équatoriale au lendemain de la réunion des chefs d’États de mars 2006 |
Lorsqu’a commencé l’exploitation du pétrole, le pays choisi de placer les retombées de cette activité dans des banques étrangères. Il critiquait déjà l’incompétence des dirigeants d’une institution (BEAC) qui l’avait snobée pendant plusieurs années. Un rapport du congrès américain critiquant la gestion faite par la Guinée de ses avoirs, pousse le président Obiang Nguema à déposer ses réserves de change à la BEAC. Celles-ci constituent aujourd’hui 50% des réserves de change de la sous région. Avec la nomination d’un de ses ressortissants à la tête de la Béac, on peut parler de Pari réussi pour Teodoro Obiang Nguema le président de la Guinée Equatoriale.

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Au Cameroun de nombreux intellectuels estiment, qu’avec la moitié de la population de la sous région, les meilleurs ressources humaines de la communauté et l’essentiel du potentiel de création de richesse des six États, le Cameroun aurait pu avoir mieux que les fonctions de second rôle que l’on réserve désormais à ses ressortissants dans les institutions de la sous-région. Mais d’un autre côté, on apporte une justification cohérente à cette situation. Certains analystes pensent qu’en confiant les commandes de la réforme à Obiang Nguema, les chefs d’Etat de la CEMAC envoient un signal fort sur le devenir de la sous région. Contrairement aux autres Etats de la sous région, la Guinée Equatoriale n’a pas été colonisée par la France et donc en subit moins les influences, contrairement au Cameroun, au Gabon et autres.
Et si la Guinée Equatoriale était la solution face à la France
La tâche sera grande pour le nouveau gouverneur de la BEAC et donc pour la Guinée Equatoriale. En 2006, une modification de la convention des comptes d’opérations a été signée entre la France et la BEAC. La réforme consistait à abaisser progressivement (en trois étapes, du 1er juillet 2007 au 30 juin 2009) de 65 % à 50 % la quotité des avoirs extérieurs de la BEAC obligatoirement déposés sur le compte d’opérations au Trésor français, et à n’appliquer les avantages consentis sur le solde créditeur en compte d´opérations qu’à cette seule quotité. L’intérêt de cette réforme était de donner une plus grande autonomie à la BEAC dans la gestion de ses avoirs et de ses réserves de change. Jusqu’à présent, aucun rapport n’a été rendu public sur la question, pourtant, il est un des points les plus critiqué dans la coopération financière entre la France et les pays de la zone Franc. En 2006, Obiang Nguema avait déjà demandé au gouvernement français de rémunérer ces dépôts. Une disposition difficile. Mais elle a finalement été acceptée. Actuellement, la Guinée attend de voir quel taux d’intérêt leur sera accordé. Les bénéfices que peuvent générer les avoirs des pays membres à la BEAC pourraient servir à financer d’importants projets notamment pour les pays dépositaires et pour la sous région.
