Le sommet des accusations faciles et des solutions toutes faites?
La onzième session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat de la Cémac est hantée par « l’affaire Antoine Ntsimi ». Le président de la commission de la Cémac, candidat déclaré à sa succession, est en effet au centre d’une controverse entretenue par un journal panafricain basé à Paris. Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique, Antoine Ntsimi est incompétent et gestionnaire indélicat. Non satisfait de le marteler dans ses différentes éditions de ces derniers mois, Jeune Afrique va pousser le bouchon en présentant le président de la commission de la Cémac sous le visage d’un féticheur. Le lynchage médiatique de Jeune Afrique s’achève par une curieuse demande pour un journal : le limogeage d’Antoine Ntsimi. Les chefs d’Etat vont-ils accéder à la demande de cet hebdomadaire? Au-delà de cette question, le traitement par Jeune Afrique de « l’affaire Ntsimi » est le reflet des querelles intestines à la commission de la Cémac. Oui, la Cémac est minée par des batailles internes généralement préjudiciables à la promotion de l’intégration régionale. Ces batailles ont pratiquement paralysé l’institution parlementaire, avec pour point d’orgue une crise diplomatique sans précédent. Le ver est donc dans le fruit. Et il ne s’extirpera pas de sitôt. Mais avant le remède de cheval à administrer au malade, il faut poser le bon diagnostic, en évitant les accusations ou les pollutions toutes faites faciles (du genre Jeune Afrique). L’idée n’est pas d’absoudre Antoine Ntsimi. Le seul départ du président de la commission de la Cemac ne règle pas le problème de cette institution. Du tout. Il faut davantage sonder les fondamentaux et les piliers sur lesquels repose la Cémac : l’histoire, les dirigeants actuels, la culture communautaire, l’anthropologie des peuples, la compréhension des enjeux actuels, etc. Un travail en profondeur s’impose donc.
Divers de l’agenda
D’autres sujets sont sur la table de travail des chefs d’Etat. Citons entre autres : la stratégie de développement du commerce des services dans la zone Cémac ; l’état d’avancement de la ratification du Traité révisé et des Conventions signées ; le rapport intérimaire de la Surveillance multilatérale pour l’année 2011 ; ou l’additif à la directive sur le plan comptable de l’Etat. Des notes d’information et comptes -rendus devraient aussi figurer dans l’agenda des chefs d’Etat : le Programme indicatif régional (PIR) 10ème Fed Afrique centrale ; les passeports biométriques Cémac ; le Plan d’action de mise en uvre des directives de gestion des finances publiques dans les Etats membres. Les affaires fiscalo – douanières sont également à l’ordre du jour : le Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises, version 2012, du Tarif extérieur commun (Tec) ; les Unités de quantité normalisées ; le Corrigendum au règlement n°07/11- UEAC – 051 -CM -22 du 19 décembre 2011. Des agréments pour certaines professions sont aussi annoncées : agrément des professionnels libéraux de la comptabilité ; agrément des conseils fiscaux ; agrément à la profession de commissionnaire en douane ; agrément à la profession d’expert en douane ; agrément en qualité de transporteur routier inter-Etats de marchandises diverses ; agrément en qualité d’auxiliaires de transports maritime.