C’est le principal objectif qui a été au centre des travaux de la 24ème session du conseil des ministres de l’Union Monétaire d’Afrique Centrale
La nouvelle équipe dirigeante au sein de la Commission de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (Cemac) semble prendre à c ur la question de l’objectif stratégique d’intégration sous régionale. Durant deux semaines, les cadres et experts de l’institution ont réfléchi sur le budget de la commission pour 2013 avec en trame, l’octroi des moyens à la vision du nouveau président de la Commission, Pierre Moussa. Un projet politique qui s’appuie pour la première fois depuis longtemps sur une analyse froide de la situation. « Nous sommes tous conscients que les résultats obtenus dans le processus d’intégration de la Cemac ne sont ni suffisamment perceptibles dans le vécu quotidien des populations de l’Afrique centrale, ni à la hauteur des attentes de ces derniers » a indiqué monsieur Moussa, alors qu’il prononçait un discours devant le parlement communautaire le 03 novembre dernier. Le premier responsable de la Cemac estime ainsi que le premier travail devra se faire au niveau de la commission elle-même. L’objectif stratégique souhaité étant l’accélération de l’intégration sous-régionale. « L’objectif est de créer un espace communautaire dans lequel les citoyens de l’Afrique Centrale puissent se reconnaître. Non pas considérer la Cemac comme une contrainte imposée par les bureaucrates, mais bel et bien comme un projet partagé qui s’incarne dans des institutions légitimes, au travers des stratégies lisibles porteuses d’actions visibles et en adéquation avec le vécu quotidien des citoyens pour qui elles sont conçues » a ajouté le responsable de la Cemac.
2013 devrait voir arriver à la Commission à Bangui, l’ère des changements de comportement. « Les changements de comportement programmés dans le cadre de la réforme visent à renforcer notre organisation communautaire en la dotant des structures et des hommes et femmes fort capables de la tirer vers l’avant. Dans ce concept, les règles du jeu sont amenées à évoluer et les institutions à vocation de contrôle doivent être dotées des moyens adéquats pour l’accomplissement de leur mission », a expliqué madame Rosario Mbasogo, la vice-présidente de l’institution, en ouverture des travaux du conseil des ministres. Pourtant les défis sont nombreux. Le premier et le plus important est celui de faire valider la feuille de route par le conseil des présidents. Un passé récent démontre à souhait que les chefs d’Etats de la sous-région se rencontrent peu. Des observateurs avertis estiment que le fait que la présidence de la Cemac soit impulsée par le Président gabonais Ali Bongo est une grosse opportunité pour voir les choses avancer. A cette opportunité, on ajoute le fait que la Guinée Equatoriale a la charge de la réforme des institutions et aussi que le Tchad fort de son pétrole, soit dans un esprit de se développer rapidement. L’autre défi sera celui de gérer la transition au sein de la Cemac. L’année 2012 a été une année de changement dans de nombreux compartiment du management de l’institution. Des changements qui ne vont pas se mettre en place sans heurts. « La Commission et toutes les Institutions concernées par la rotation ainsi édictée ne pourront véritablement s’atteler à leurs missions qu’après la nomination formelle des nouveaux responsables, la prestation de serment pour les commissaires, la passation de service pour les autres » a expliqué le président Moussa. Au final le conseil de l’union économique a retenu 58 milliards de Fcfa de budget, reste à voir comment sera traduit en acte, la vision des nouveaux patrons de la communauté.