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Centrafrique: Fin de partie pour François Bozizé

Après 10 années de règne, le Chef de l’Etat Centrafricain a été chassé du pouvoir ce dimanche par la rebellion Seleka

Les rebelles centrafricains du Séléka ont pris dimanche le contrôle de Bangui et promis dans la foulée l’organisation « d’élections démocratiques » après la fuite du président François Bozizé vers la République démocratique du Congo. L’organisation, qui fédère plusieurs mouvements d’insurgés, s’est immédiatement attachée à rassurer la population après ce coup de force, affirmant que « la page Bozizé » était tournée et appelant à une « gestion consensuelle de la transition ». La chute de la capitale centrafricaine, où la France a dépêché un bataillon supplémentaire de 150 hommes afin de sécuriser l’aéroport, s’est accomplie avec une étonnante rapidité. Les rebelles ont relancé les hostilités vendredi avant d’atteindre les faubourgs nord de la ville dans la soirée de samedi et de prendre position dans le quartier abritant la résidence privée de Bozizé, se heurtant à une résistance de l’armée régulière. Les combats interrompus à la faveur de la nuit ont repris dimanche matin vers 08h00 (07h00 GMT) et Bangui est tombée en quelques heures, les assaillants s’emparant de tous les bâtiments stratégiques. « Les rebelles contrôlent la ville. J’espère qu’il n’y aura pas de représailles », a déclaré Gaston Mackouzangba, porte-parole de la présidence.

Une incertitude demeurait toutefois dimanche sur le sort du président centrafricain
Le ministre congolais de l’Information Lambert Mendé a indiqué à Reuters que ce dernier ne se trouvait pas avec les membres de sa famille accueillis dans la ville frontalière de Zongo et que les autorités congolaises n’avaient pas été prévenues de son arrivée. Le gouvernement de Kinshasa aurait reçu une demande du Haut Commissariat de l’Onu pour les Réfugiés afin d’apporter assistance aux 25 membres de la famille du chef de l’Etat, a indiqué un représentant des Nations unies en RDC. La France a confirmé la fuite de Bozizé et a pris note des « derniers développements » intervenus en Centrafrique, appelant « tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue ». « Nous renouvelons nos consignes de prudence à l’ensemble de nos compatriotes et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum », a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Dans la confusion qui régnait dimanche à Bangui, la principale interrogation portait sur la succession de Bozizé et sur le maintien en place du gouvernement d’union nationale du Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition. L’opposition et les rebelles du Séléka avaient obtenu des postes-clés dans ce cabinet, dont les ministères des Finances et des Mines. Le chef du Séléka, Michel Am Non Droko Djotodia, avait été désigné premier vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale.

Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat en 2003, Bozizé faisait face depuis plusieurs semaines à la révolte du Séléka qui lui reprochait le non-respect d’un accord de paix conclu le 11 janvier prévoyant l’intégration des combattants dans les rangs de l’armée régulière. Pour le Séléka, « la page Bozizé est tournée. Une nouvelle page s’ouvre pour la paix et la démocratie en RCA », indique un communiqué diffusé dimanche. L’organisation appelle les Centrafricains à « se retrouver autour de la table » pour préparer l’avenir « qui passera obligatoirement par une gestion consensuelle de la transition qui, à terme, débouchera sur l’organisation d’élections démocratiques ». Le Séléka met en garde contre les vengeances, les pillages et les règlements de compte et exprime « ses regrets les plus sincères pour toutes les victimes collatérales ».

François Bozizé a été chassé du pouvoir par un coup d’état de la rébellion Séléka
amb-rcaparis.org)/n


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