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Charlotte Dipanda: «Avec la maison de l’enfant, je concrétise un rêve d’enfance»

La chanteuse, en partenariat avec le Rotary club, lance un projet social de construction d'une maison pour enfants Il y'a…

La chanteuse, en partenariat avec le Rotary club, lance un projet social de construction d’une maison pour enfants

Il y’a quelques mois est sorti votre dernier album. Quel retour avez vous du public?
Les gens réagissent plutôt positivement à cet album. Je dois dire que je le ressens à chaque fois et cela me motive d’ailleurs aujourd’hui à aller dans plus de pays. Avec mon équipe, on a décidé d’explorer la possibilité que je parte dans d’autres pays de l’Afrique francophone, comme la Côte d’ivoire, le Sénégal, le Gabon et le Congo. Donc pour le moment les choses se passent bien, les gens qui ont écouté l’Album disent l’aimer et j’espère juste aussi que cela marchera dans les autres pays que nous ambitionnons de visiter.

Que ressentez vous lorsque en vous baladant au Cameroun, vous entendez votre musique à la radio ou voyez vos clips à la télévision?
Le plaisir est toujours le même que celui que j’ai ressenti la première fois que ce que vous décrivez m’est arrivé. Je me souviens de mon premier album (Mispa). Lorsqu’il est sorti, je ne vivais pas au Cameroun, mais je captais Africa N°1 ou RFI en France, et j’attendais la première diffusion de ma musique, et lorsque cela a été fait, je poussais des cris de joies en disant ça y est ! On y est, c’est concret. Je pense que c’est avec cette même émotion que je vis le fait aujourd’hui d’entrer dans un café, un bureau et je vois des gens qui me disent que c’est ma musique qu’ils écoutent. Cela m’émeut, je suis toujours agréablement surprise et j’en profite tout simplement.

Vous êtes si émue que vous avez décidé de renvoyer la balle à votre public en vous engageant dans un projet social en acceptant de soutenir une action d’aide aux enfants. Est-ce que vous pouvez expliquer de quoi il s’agit ?
Il s’agit de la construction d’une maison de l’enfance derrière le Mont Fébé. Cette maison devrait pouvoir apporter une forme de structuration à la vie de ces enfants, qui n’ont pas la chance d’avoir un foyer, un toit, une famille. Donc le projet va offrir des opportunités pour l’éducation, la santé et aussi le loisir. C’est vraiment une maison de paix qu’on va offrir à ces enfants-là.

Vous y êtes engagée aux côtés du Rotary Club de Yaoundé. Comment est né le projet?
Avec la maison de l’enfance, il sera question pour moi de m’impliquer dans un projet et de contribuer à ma manière à quelque chose qui j’espère, dans peu de temps, permettra que cette maison-là soit construite. Donc c’est vraiment l’altruisme qui m’anime et qui anime aussi le Rotary qui a eu la démarche de la rencontre. En tant qu’être humain, je ne pouvais pas être insensible à cette proposition de palier aux malheurs et aux souffrances des autres, d’autant qu’il s’agit des enfants.

Votre contribution justement débute avec deux concerts que vous donnerez au Cameroun, l’un à Douala et l’autre à Yaoundé, parlez nous en davantage ?
Déjà le concert sera ouvert à tout le monde qui pense qu’il peut apporter quelque chose pour les enfants. Pour ce qui est du prix d’entrée je vous avoue que ce n’est pas Charlotte Dipanda qui s’occupera de cet aspect. Ce sont les organisateurs qui s’en occuperont. Ce que je peux dire c’est qu’on n’a pas encore bouclé toutes les modalités, mais ce que je sais aussi, c’est qu’on aura besoin de fonds pour aller jusqu’au bout de la construction de cette maison pour les enfants.

Charlotte Dipanda présentant son projet aux cotés des responsables du Rotary club de Yaoundé
journalducameroun.com)/n

Quand vous faites un flash back, auriez vous imaginez être un modèle pour de nombreux jeunes comme c’est le cas aujourd’hui?
Honnêtement je ne pense pas que je me serais même permis de rêver de ce que je suis en train de vivre aujourd’hui. C’est carrément inimaginable de savoir lorsqu’on est toute petite qu’on aura du crédit dans le c ur de nombreuses personnes. Que les gens voudraient à tout prix nous voir et nous entendre ou alors que des personnes trouvent dans vos chansons un apaisement. Tous les jours finalement, j’apprends à faire avec cette nouvelle notoriété. J’apprends tous les jours à gérer cela tout en restant en phase avec la personne que je suis fondamentalement. Au fond je suis très réservée et un peu introvertie, et du coup ce n’est pas toujours évident. Après il faut choisir ce qu’il faut faire, dire pour ne pas heurter les gens. C’est une expérience formidable, parce que cela me pousse à aller au-delà de tout ce que j’avais cru être capable de faire. Mais en même temps c’est pourquoi j’essaye toujours de me rattacher à la réalité. Je ne voudrais pas du fait de mon métier ou mon statut, être différente. J’ai un enfant et je dois assurer son éducation, je dois aussi être une bonne compagne dans mon couple, et c’est pourquoi m’impliquer dans les choses concrètes, m’aide à garder la tête sur les épaules.

Votre public vous donne tellement mais aussi finalement exige, beaucoup de vous et vous en êtes consciente, jusqu’où êtes-vous prête à aller pour ce public?
Tellement je reçois qu’il y a une réserve, une grande réserve. Parfois je me dis que je n’ai pas encore commencé à donner, et là je reviens sur mes rêves d’enfants. J’ai toujours voulu avoir autour de moi des enfants, plusieurs enfants. Qu’ils soient de moi ou pas, je rêve encore de cette grande famille ou il y a dix, voire quinze gosses, qui jouent partout, mais trouvent un équilibre dans le foyer que je vais leur proposer. Et finalement, cette collaboration avec le Rotary, me donne l’opportunité de vivre ce rêve que j’avais hier. J’espère aujourd’hui que Dieu me donnera la force et l’énergie pour arriver au bout de ce projet de la maison de l’enfance. Je ne sais pas jusqu’où j’irai, mais je crois que j’ai encore beaucoup de marge et j’ai envie de donner davantage.


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