Ils accumulent 13 mois d’arriérés de bourse et l’ont fait savoir dans une lettre adressée aux députés
Des étudiants camerounais vivant en Chine ont rédigé une lettre à l’endroit des députés camerounais, pour soumettre à leurs attentions, les difficultés financières auxquelles ils font face. « Nous accusons fréquemment des arriérés de bourse qui plafonnent aujourd’hui à 13 mois. Cette situation étant loin d’être une innovation en la matière, nous avons à chaque fois primé le dialogue avec notre ministère de tutelle, Ministère de l’Enseignement Supérieure (MINESUP) mais les réponses apportées sont des intimidations et des injures. Mais les faits sont parlants chers Honorables, nous cumulons 5 trimestres d’impayés pourtant à notre connaissance prévu dans le budget de l’exercice écoulé (2012) », peut-on lire dans le document signé du 24 décembre 2012 dernier. La lettre met aussi en garde les responsables parlementaires contre les conséquences qui pourraient découler de la situation que ces étudiants traversent. « Les boursiers de la coopération sino-camerounaise sont censés recevoir un complément de bourse (environ 80.000Fcfa) pour que ces derniers ne se livrent pas à des escapades incongrues déshonorant notre image et celle de notre patrie le Cameroun. Il est cependant difficile voire impossible de conserver nos valeurs vu le climat délétère qui nous lie à notre administration de tutelle », fait ressortir le document. Ces étudiants réclament aujourd’hui que leur soient payés les arriérés qu’on leur doit, mais aussi que soit défini un calendrier de paiement qui sera désormais respecté.
Fin 2011, c’est à la suite d’une menace de grève des camerounais étudiant en chine que le gouvernement avait rapidement annoncé et viré près de 123 millions de FCFA, pour le règlement des sommes dues. Mais c’est pratiquement depuis 2010 que la situation perdure. Les règlements du différentiel de bourse que doit payer le gouvernement camerounais sont espacés de longs délais difficiles à supporter par les boursiers, compte tenu des charges au quotidien. Du côté du ministère, on se refuse à commenter l’information. De sources estudiantines en Chine, le dialogue avec l’administration semble difficile. « Chaque fois que nous contactons les responsables en charge, nous sommes priés d’attendre bien que nous soyons à un an d’arriérés. Les mêmes responsables nous font savoir que nous sommes ingrats, car disent-ils, qu’il nous a été donné une chance non offerte aux étudiants de nos universités locales. D’après eux, nous man uvrons tout simplement pour leur faire perdre le travail bien que nous ne voyons aucune relation entre le paiement de bourse et leur promotion », expliquent-ils. L’incompréhension sur le sujet est grande. La dépense rentre dans le cadre de la formation des cadres camerounais pour l’objectif slogan d’un pays émergent à l’horizon 2035. Mais certains témoignages font ressortir un paradoxe entre cette volonté politique affichée et la gestion du problème au quotidien. Certains étudiants interrogés par mail ont affirmé avoir acheté leurs billets d’avion pour la Chine eux-mêmes. Difficile de savoir quelle sera l’issue donnée à ce nouveau recours des étudiants camerounais en Chine, alors qu’on y vit les périodes les plus froides de l’année. La session parlementaire est aujourd’hui achevée, et les engagements budgétaires interrompus jusqu’à l’année prochaine.