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Cameroun: le contexte humanitaire “continue à se détériorer progressivement” à l’Extrême-Nord (OCHA)

Trois des six départements de la région sont toujours la cible des attaques du groupe terroriste Boko Haram. Selon un rapport de situation diffusé le 08 octobre, plus de 22 attaques de groupes armés contre les civils ont été enregistrées dans la région au mois de juin 2020

 

A l’Extrême-Nord du Cameroun, les trois départements frontaliers du Nigeria (Mayo-Tsanaga, Mayo-Sava, Logone et Chari) sont toujours le “théâtre des agressions continues des groupes armés contre les communautés”, rappelle le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dans un rapport de situation diffusé le 08 octobre dernier.

“Le contexte humanitaire continue à se détériorer progressivement dans la région, notamment dans les trois départements”, a souligné OCHA.

Le rapport de l’institution prend en compte la situation humanitaire à l’Extrême-Nord – où l’Etat camerounais est en guerre depuis mai 2014 contre le groupe terroriste Boko-Haram – à fin juin 2020.

“Plus de 22 attaques de groupes armés contre les civils ont été enregistrées au mois de juin 2020 ; la majorité de ces attaques, transfrontalières ou pas, sont lancées contre les villages isolés et dépourvus de système de défense avec pour double objectif d’assurer le ravitaillement des éléments des groupes armés et de provoquer la fuite des communautés et libérer ainsi des corridors permettant la mobilité, surtout nocturne, des éléments de Boko Haram”, relève le rapport.

Les attaques provoquent régulièrement des mouvements des populations vers d’autres localités de la région. A Kolofata, dans le département du Mayo-Sava par exemple, les personnes déplacées internes (PDI) “y représentent désormais plus de 65% de la population totale. Les services sociaux de base, l’accès à l’eau potable et à l’alimentation subissent donc une énorme pression avec ce nouvel afflux.”

Les attaques des groupes armés sont plus prononcées dans certaines localités plus que d’autres.

Dans le Mayo-Tsanaga, “après deux mois de calme relatif grâce au déploiement de forces militaires supplémentaires au mois de mars, les attaques ont repris dans le département où des unités de Boko Haram sont toujours terrées dans les montagnes Mandara des arrondissements de Mokolo et Mayo Moskota”, explique OCHA.

Dans le Logone et Chari, le rapport souligne que “les arrondissements de Fotokol, Makary, Hile Alifa et Darack sont toujours l’objet d’infiltrations sporadiques des groupes armés.”

La région de l’Extrême-Nord n’accueille pas que des déplacés internes du fait de la guerre contre Boko-Haram mais aussi des réfugiés nigérians.

“Le nombre de réfugiés nigérians accueillis au camp de Minawao dans le département du Mayo Tsanaga continue d’augmenter régulièrement. Au 30 juin, le HCR enregistre 66,000 réfugiés vivant dans le camp”, précise OCHA.


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