Cofinest: Le ministre des Finances prend en charge les petits épargnants

Lazare Essimi Menye a pris cet engagement ce 23 février 2011, à Yaoundé, au cours d'un point de presse Déficit…

Lazare Essimi Menye a pris cet engagement ce 23 février 2011, à Yaoundé, au cours d’un point de presse

Déficit de 5 milliards
Pour cette première sortie officielle depuis l’éclatement du scandale le ministre des Finances (MINFI) a fait fort. En prenant la responsabilité de désintéresser les petits épargnants de la Compagnie financière de l’Estuaire (COFINEST) qui, d’après les témoignages concordants, sont les plus nombreux Il s’agit des épargnants dont le montant d’épargne oscille entre 5 et 50.000 FCFA. Essimi Menye a même donné une date, pour prouver la détermination à gérer rapidement ce problème. Dès ce 24 février 2011. [i Ils n’ont pas besoin de se bousculer le même jour dans les guichets, parce que de toute façon ce sera réglé, rassure Essimi Menye, en revenant en profondeur sur les origines de ce chaos. Depuis quelques années, cette société fonctionne avec beaucoup de difficultés. Les actionnaires se sont mis en tête que le secteur de la microfinance libéralisé par le chef de l’Etat est un espace de chasse du profit, explique-t-il. Cette situation, apprend-on, est à l’origine des dépenses incontrôlées qui conduisent à un déficit de 5 milliards dilapidés par des actionnaires historiques. Le MINFI ne mâche pas ses mots. Des frères Baham, dont la plupart se nomment Kamdem. En regardant de près, ces actionnaires n’ont pas d’actifs dans la banque. L’un d’entre eux a pris deux milliards pour financer Union de Douala. Investissement à perte, lâche-t-il.

Système de contrôle
Emmanuel Essimi Menye insiste ce mercredi 23 février sur le fait que ce secteur est entièrement libéralisé. Même si, reconnait-il, l’Etat a de temps en temps un droit de contrôle. Tout comme la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), le gendarme des activités des établissements de crédit en Afrique Centrale qui, à travers ses régalements, contrôle les établissements de crédit de l’Afrique Centrale. L’institution gérée par le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) a d’ailleurs renforcé son système de délivrance des agréments et de contrôle. Mais, les travers se poursuivent toujours. Sur le plan local, le MINFI révèle la mise sur pied d’un système qui permettra de débusquer les imposteurs qui prospèrent jusque là dans ce secteur qui compte aujourd’hui 500 Etablissements de microfinance (EMF). « D’ici la fin d’année, celles qui ne seront pas en règle seront fermées », tonne-t-il. D’après Emmanuel Essimi, le gouvernement fait tout pour limiter les dégâts. Il y a des microfinances qui fonctionnent bien et d’autres moins bien. Mais, c’est marginal. En plus, douze banques de premier ordre existent au Cameroun dont dix qui fonctionnent très bien. Autrement dit, il y a pas le feu,commente-t-il. Concernant les fonctionnaires clients de la COFINEST, on apprend qu’ils devraient renouer avec les caisses du trésor vers lesquelles leurs bons de caisse vont être redirigés. Dans l’ensemble, Essimi Menye a fustigé les méthodes des actionnaires historiques de la COFINEST.

Lazare Essimi Menye, ministre camerounais des finances
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Le capital de départ de COFINEST n’a jamais été effectif
Il fait surtout observer que le capital de départ annoncé par les fondateurs de cette microfinance n’a jamais été effectif. Emmanuel Essimi Menye va plus loin, en apprenant à la presse que le notaire qui a laissé croire le contraire aura des comptes à rendre à la justice. Une situation qui a conduit le liquidateur, François-Xavier Zinga, à fermer l’établissement de microfinance (EMF) en attendant la décision de justice. Nous allons travailler avec la justice pour que les décisions soient rendues rapidement. L’Etat du Cameroun prend ce dossier en main et va chercher des solutions idoines pour que les épargnants rentrent dans leurs droits, informe le ministre. Selon Essimi Menye les actionnaires sont en train de faire du dilatoire pour des poursuites judiciaires ne soient pas engagées pour retrouver les débiteurs afin qu’ils paient leur dettes. Comme le préfet du Wouri, le MINFI compte initier une «bagarre »avec les actionnaires historiques afin qu’ils se prononcent sur leur mode de remboursement. Les épargnants seront informés en tant opportun sur le contenu des échanges. Il s’agit d’un processus. Et les débiteurs ne devraient pas être surpris s’ils étaient appelés à répondre de leurs actes dans un futur proche, indique Essimi Menye. Au demeurant, les petits épargnants peuvent se frotter les mains. Car, depuis ce 24 février 2011, ils peuvent rentrer en possession de leur argent. Ceux dont les soucis s’estompent aussi sont les fonctionnaires qui prenaient leurs salaires dans cet EMF. Par contre, rien encore à se mettre sous la dent pour les gros épargnants. Ils doivent encore attendre.


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