PolitiqueInstitutionnel, Politique




Commémoration: Il y a 23 ans mourrait le Président Ahmadou Ahidjo

Après 25 ans de règne, Ahmadou Ahidjo qui avait démissionné le 4 novembre 1982 est mort à 65 ans à…

Après 25 ans de règne, Ahmadou Ahidjo qui avait démissionné le 4 novembre 1982 est mort à 65 ans à Dakar, au Sénégal où il repose toujours.

C’était un jeudi 30 novembre 1989. Ahmadou Ahidjo passait une journée ordinaire dans sa maison située sur la corniche de Dakar, le long de l’océan Atlantique. Sa femme, Germaine, et Adam Maté, ancien étudiant en médecine et ami de la famille, étaient à ses côtés. Ils veillaient sur l’ancien président du Cameroun qui, depuis janvier, à la suite d’une chute dans sa salle de bains, souffrait d’une paralysie partielle des membres inférieurs et ne pouvait plus se déplacer seul. L’ambiance était plutôt morne. À 15 heures, un repas lui est alors servi. Il mange et s’allonge ensuite, en attendant qu’Adam Maté vienne lui prodiguer ses soins. Sa femme lui demande s’il souhaite qu’on lui redresse le lit. Ahidjo ne répondra jamais: il vient d’être foudroyé par une crise cardiaque. Il est 17 h 30. A 65 ans seulement, la mort vient ainsi refermer la plaie provoquée par l’inguérissable morsure de la nostalgie du pouvoir couplée à l’exil. Selon des informations publiées par Jeune Afrique, constatant le décès, l’ex-première dame, Germaine Habiba Ahidjo, requit et obtint de Thierno Mountaga Tall, khalife de la famille omarienne et maître d’ uvre des obsèques, le droit de déroger à la tradition musulmane et d’enterrer son époux dans un cercueil… En attendant son rapatriement, le corps de l’ancien chef d’État en exil fut donc provisoirement inhumé dans un caveau du cimetière musulman de Yoff »

Né en 1924, c’est en 1941 qu’Ahidjo, après deux ans de formation à l’École primaire supérieure de Yaoundé, est recruté à la Poste et affecté à Douala. Entré en politique en 1947, il est élu délégué de la Bénoué à l’Assemblée territoriale. Conseiller de l’Union française en 1953, il consolide sa position en accédant à la présidence de l’Assemblée territoriale en 1956, année où il crée le Mouvement pour l’évolution du Nord-Cameroun. En 1957, le Cameroun devient un État sous tutelle, avec André-Marie Mbida comme Premier ministre et Ahidjo comme vice-Premier ministre. André Marie Mbida évincé par la France, Ahidjo hérite du poste de Premier ministre et devient chef de l’Etat 5 mois après l’indépendance du Cameroun survenue le 1er janvier 1960.

23 ans après sa mort, le moins que l’on puisse dire c’est que le rapatriement de la dépouille mortelle continue de susciter des remous et fait l’objet de « négociations ». Alors qu’on commémore ce vendredi 30 novembre 2012, le 23e anniversaire du décès du premier président de la République du Cameroun, des sources médiatiques annoncent que les pourpalers ont repris: « Aminatou Ahidjo, fille de l’ex-président de la République, a discrètement séjourné dans la capitale à la mi-novembre 2012. Installée à Central hôtel, près du ministère des Transports, elle a quitté ledit hôtel le 21 novembre 2012 pour retourner à Dakar. Durant son court séjour d’une semaine environ, elle a été reçue à Etoudi, au moins à deux reprises, par un très proche du chef de l’Etat » nous informe l’Oeil du Sahel, journal introduit dans les arcanes du pouvoir dans la partie septentrionale du pays.

L’on annonçait pour mars 2010 le retour des restes et des obsèques officielles pour Ahmadou Ahidjo; après une rencontre préparatoire de l’opération, courant juin 2009, entre Martin Belinga Eboutou, alors conseiller spécial du chef de l’Etat, Paul Biya, et le président de la République du Sénégal (où repose Ahmadou Ahidjo), Abdoulaye Wade. Faux, rétorque-t-on au Cabinet civil. M. Belinga Eboutou n’a jamais fait le déplacement de Dakar pour une telle mission, soutient-on. Des propos qui ramènent, de toute évidence, à la case départ, du moins à la polémique née des déclarations du Président Biya le 30 octobre 2007 sur la chaîne de télévision française France 24: … Le problème du rapatriement de la dépouille de l’ancien président est selon moi un problème d’ordre familial (.) Si la famille de mon prédécesseur décide de faire transférer les restes du président Ahidjo, c’est une décision qui ne dépend que d’elle. Je n’ai pas d’objection, ni d’observation à faire. Tout porte à croire qu’effectivement il y’aurait des tensions dans la famille de l’ex président: « En effet, durant son séjour, elle n’a, pas une seule fois, rencontré son frère aîné l’ambassadeur Mohamadou Ahidjo alias «Badjika», pourtant présent à Yaoundé et qui représente officiellement la famille auprès du pouvoir en place. Pas un seul coup de fil, pas un seul signe de vie. Mieux, elle a pris des dispositions pour que cela en soit ainsi. Cette situation a ressorti au grand jour la tension dans la famille de l’ex-Président. Elle n’a pas rencontré Mohamadou Ahidjo. Elle a tout fait pour l’éviter, confirme un proche du fils aîné de l’ancien chef de l’Etat » dixit L’Oeil du Sahel. On attend toujours!

Ahmadou Ahidjo, premier Président de la République au Cameroun
www.universalis.fr )/n