Commerce: Maîtriser les coûts des transports au Cameroun

La suggestion faite par les analystes de la Banque Mondiale a été présentée et discutée avec les acteurs des médias…

La suggestion faite par les analystes de la Banque Mondiale a été présentée et discutée avec les acteurs des médias

Selon une analyse présentée par des experts de la Banque Mondiale à son bureau régional de Yaoundé, le Cameroun doit faire encore plus d’effort pour devenir d’avantage compétitif dans le domaine du commerce. La suggestion est faite dans le cadre de la production de la quatrième édition des Cahiers économiques, une publication qui a été présentée aux journalistes locaux, et qui pose la réflexion sur les atouts et les défis économiques auxquels le pays doit faire face. Dans cette analyse, il ressort, pour ce qui est du commerce extérieur (exportations) comme intérieur (importation), que de nombreux défis résident dans le domaine de l’approvisionnement en biens, et sont d’autres ordres que celui du carburant par exemple. A l’import-export, relève l’analyse, le commerce doit encore faire face à trois ordres de défis. Au niveau du port de Douala, bien que les délais de passage aient été baissés passant de près de 20 jours à près de 19 jours, ils demeurent très long en rapport aux autres pays de même niveau. Deuxième goulot des transports, les procédures douanières, qui doivent encore être dématérialisées, non pas seulement pour l’accroissement des recettes, mais aussi pour faciliter le passage des biens. Le troisième défi est lié au transport terrestre. Alors que les coûts de reviens au transporteur sont devenus assez bas, les prix facturés aux bénéficiaires de ces services a connu une hausse importante.

Face à ces contraintes, un certain nombre de solutions a été présenté. La première est celle de l’amélioration de l’efficacité portuaire. Les experts pensent qu’on peut les réduire de 18 jours à 9 jours, gagnant au passage plus de 40% sur le coût des biens. L’autre solution vise à agir directement sur le coût des transports. Le gouvernement et ses partenaires, indiquent ces experts, pourrait augmenter la compétition dans le secteur, en créant un service public hautement compétitif et pertinent, en améliorant la qualité du service et en réduisant au maximum les pratiques anormales. Là aussi, une approche globale est prescrite. Les deux dernières voies de solution proposées par l’étude sont de saisir des opportunités de la position camerounaise au carrefour de deux sous-régions, l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest avec son vaste et proche marché nigérian. Dans leurs analyses, les experts de la Banque mondiale font savoir que débuter la réflexion sur ces réformes sont plus qu’une urgence. Alors que le gouvernement s’est fixé des objectifs de près de 7% de croissance en 2013 fort de l’accroissement de ses ventes de pétrole, matières première et de son secteur des télécommunications et des transports, ces ambitions souffrent d’une limite liée à la persistance de la crise financière dans ses principaux pays d’écoulement au sein de l’Union européenne, avec des risques de baisse du carnet des commandes, et donc des recettes extérieures. D’un autre côté, même si le Cameroun a encore la faculté de s’endetter, sa capacité à mobiliser des finances à l’intérieur de son espace économique sont fortement limités, par un marché financier secondaire trop faible et un manque de confiance vis-à-vis du gouvernement. La réflexion pourrait aussi aider à mieux envisager le retrait prochain de la subvention des prix des hydrocarbures. Elle permettrait de dégager les coûts réels des hydrocarbures et les techniques de maîtrise de leurs prix pour les consommateurs.

Au Cameroun, le transport souffre encore de nombreux goulots d’etranglement qui font grimper les prix des produits dont celui du pétrole
Journalducameroun.com)/n