La cérémonie a eu lieu mardi 16 août à Libreville au Gabon
Le siège de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) a été inauguré mardi 16 août dernier à Libreville par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, en présence du Gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Lucas Abaga Nchama, par ailleurs président de cette institution financière de l’Afrique centrale. Plusieurs ministres en charge des finances dans les pays de la sous-région Afrique Centrale étaient eux aussi présents, dont le camerounais Lazare Essimi Menye ministre des finances. Depuis sa création, l’institution occupait des locaux provisoires au siège de la banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), dont elle est l’un des démembrements. Les nouveaux locaux de l’institution ont été offerts par l’Etat du Gabon. Le nouveau siège de la COBAC occupe aujourd’hui une superficie de 9700 m2. Il est réparti entre un sous sol et 7 étages, dans lesquels on peut retrouver des bureaux et les salles de réunion. L’immeuble occupe une surface de près de 1700 m2. Les appartements situés en étage s’étendent sur une aire de 1000 m2. Le sous sol comporte des aires de stationnements fermés. Enfin, pour avoir accès aux différentes salles, on y a installé des escaliers, trois ascenseurs et un monte-charge. Donnant son avis de circonstance, Lucas Abaga Chama parlant de ce nouveaux siège fait savoir que l’édifice pouvait être considéré comme « une pierre supplémentaire dans l’immense chantier de construction du Gabon émergent » qu’à initié le président Ali Bongo Ondimba, engagé dans la consolidation de l’intégration sous régionale.
Le gouverneur de la BEAC a aussi profité de la circonstance pour revenir sur la création de l’institution et son évolution. La COBAC est créé le 16 octobre 1990, dans un contexte marqué par une crise bancaire généralisée qui touchait l’ensemble des Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Au début des années 1990, le système bancaire de la zone était dans une situation très critique. « Sur les 40 banques que comptait la zone, 9 étaient tombées en faillite, une seule respectait l’ensemble des normes réglementaires en vigueur, 20 étaient dans une situation financière précaire et 10 étaient de fait insolvables dont plusieurs parmi ces dernières ont été depuis liquidées », a rappelé le gouverneur de la BEAC. La COBAC était donc venue en réponse à cette situation qualifiée de dramatique. La COBAC a ainsi renforcé le dispositif de contrôle individuel des établissements de crédits et de micro finance, tout en élargissant son intervention à la prévention des crises systémiques pour préserver la stabilité financière, dans l’optique d’une approche macro prudentielle, a expliqué le patron de la BEAC. Si les officiels se réjouissent du bilan satisfaisant de l’institution, les professionnels des établissements de crédit eux, ne partagent pas toujours le même avis. On reproche à la COBAC son maque d’expertise dans le management des crises qui sont souvent survenues dans des établissements financiers. La présence de l’institution n’a pas empêché la faillite de certaine banques et établissements de micro finances en Afrique Centrale. Le coût de ces restructurations pour les Etats est jugé énorme. Peut-être des locaux neufs permettront à l’institution de se relancer avec plus d’efficacité.