Le dossier du pays est examiné ce jour par le secrétariat international de l’Initiative internationale pour déterminer si le pays sera conforme ou non
Une délégation camerounaise qu’on apprend conduite par le ministre des finances en sa qualité de coordinateur de la mise en uvre du processus de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), est présentement à Dar El Salam en Tanzanie où elle va défendre le dossier du Cameroun au sein du processus. Engagé depuis 2005, ce sera la troisième fois que le dossier du Cameroun est soumis à validation et selon les règles établies un rejet serait synonyme de radiation. Le 31 juillet dernier, le comité a présenté de manière officielle le rapport de conciliation 2011 requis dans le cadre de la mise en uvre de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives au Cameroun. Parmi les grandes annonces de ce rapport de conciliation, le pays a nettement amélioré sa capacité à rendre compte des différents flux financiers versés par les entreprises et encaissés par le gouvernement. Près de 678 milliards de FCFA ont été déclarés par les entreprises, et l’écart avec les chiffres du gouvernement est d’un peu moins de 50 millions de FCFA. Mais bien mieux que ces différents chiffres, c’est la capacité du comité national de mise en uvre de l’ITIE qui a été saluée. L’ensemble des entreprises privées comme les organisations publiques concernées, ont répondu aux sollicitations de déclaration. Ces déclarations elles mêmes ont été faites sur la base des documents certifiés par la chambre des comptes pour l’administration et par des cabinets d’audits pour le secteur privé.
Les avis sont pourtant très partagés sur la question de savoir si le Cameroun sera conforme ou non. Au sein de l’administration et du comité, on affiche beaucoup d’espoirs. Prenant la parole sur le sujet, le ministre camerounais des finances qui préside le comité national de mise en uvre de L’ITIE, a fait part de ce que plusieurs choses avaient été faites pour que le Cameroun puisse finalement être déclaré conforme. Parmi les actes entrepris, on peut citer la représentation directe du Trésor et du fisc aux groupes de travail du comité de suivi pour relever le processus de déclaration, l’obligation pour les entreprises de signer une déclaration d’appui à l’ITIE, suivie prochainement de l’obligation pour celles-ci de faire certifier leurs formulaires de déclaration et la révision de la loi des finances en vue de clarifier les rôles et responsabilités de différentes instances. Cependant, si l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives a des règles et des critères définis et connus de tous, la déclaration de conformité ou de non-conformité a souvent réservé des surprises. Le Cameroun a déjà été renvoyé deux fois et le troisième échec signifiera la sortie définitive du processus. Pourtant bien avant le Cameroun, des pays comme la République Centrafricaine ou encore l’Irak ont été conformes au processus bien qu’ils soient traversés par des instabilités politiques latentes ou effectives. Selon des experts proches du dossier, c’est davantage le niveau d’engagement des gouvernements et des entreprises concernés qui détermine le niveau de conformité. Sur ce point-là le Cameroun doit encore faire face à des défis. Le système de collecte des flux financiers en général reste à améliorer, la certification des comptes publics par la Chambre des comptes est encore sujette à caution en termes d’indépendance et certaines zones d’ombre subsistent encore. Des difficultés qui avaient été relevées sur le Rapport 2010 et qui pour certaines ont perduré sur le rapport 2011. Le comité s’est réuni jeudi 1er août autour du validateur du rapport 2010. En 2012, le pays était parvenu à se mettre en conformité avec un autre processus, celui de la chaîne d’écoulement de son diamant.

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