Dossiers › Présidentielles 2011

Contentieux électoral au Cameroun: Des partis saisissent la Cour suprême

Plusieurs d’entre eux exigent une annulation complète du scrutin, d’autres n’en demandent qu’une annulation partielle

Annulation partielle.
Plusieurs partis politiques ayant présenté un candidat lors de l’élection présidentielle du 09 octobre 2011 au Cameroun, ont déposé des recours auprès de la Cour suprême, statuant comme conseil constitutionnel en la circonstance. Le candidat Bernard Momo rencontré sur les lieux fait savoir qu’il a demandé l’annulation partielle du vote, dans des circonscriptions où il s’est estimé lésé par le processus : Dans un bureau de vote de la cité verte à Yaoundé, on a refusé à mon scrutateur de voter, parce que les membres d’ELECAM (Elections Cameroon) présents, ignoraient que la loi autorise un scrutateur de voter dans le bureau de vote où il se trouve. Voila donc une voix qui m’a été retirée et qui pourrait faire la différence, a-t-il déclaré. Le candidat du PADDEC revendique aussi plusieurs autres manquements dans des bureaux de vote notamment dans la région de l’ouest qu’il affirme être son fief, le Littoral (Douala) et aussi le Gabon. Dans le bureau de vote de Libreville, l’ambassadeur s’est cru obligé de faire sortir mes partisans au moment du décompte des voix, alors que la loi ne l’autorise que s’il y a une situation de risque effectif à la sécurité. Or mes partisans qui sont nombreux au Gabon ont été privés du droit d’assister au dépouillement, et on en ignore encore la raison a-t-il ajouté. Mais il ne se fait aucun doute sur l’issue du contentieux pour son parti : Nous restons serein, mais ce n’est pas aujourd’hui que le PADDEC ira à Etoudi (La présidence). Néanmoins, nous avons suffisamment appris, et surtout nous avons bousculé la vieille garde politique constituée des Fru Ndi ou encore Ndam Njoya et Paul Biya. L’avenir politique du Cameroun est pour nous et nous allons y travailler a-t-il affirmé en outre.

. Ou annulation complète
D’autres partis ont déposé des recours exigeant l’annulation complète du scrutin. Bernard Muna candidat de l’alliance des forces patriotiques (AFP), a saisi la cour suprême au motif déclaré de nombreuses irrégularités sur le vote de la diaspora ou encore la pratique des votes multiples dans certains bureaux de vote. Il dénonce aussi le manque de neutralité de certain membre d’ELECAM, évoquant l’affaire Pauline Biyong, ce membre du conseil électoral, exclue pour avoir été impliquée dans une affaire qui révélait qu’elle aurait été la bénéficiaire du marché d’affichage d’un des candidats. L’autre candidat à demander l’annulation complète du scrutin est Anicet Ekane. Il déplore lui aussi les circonstances du vote et du décompte des voix. Edith Kah Wallah du Cameroon People party (CPP), a elle aussi déposé son recours. Elle dénonce l’absence de bulletin de vote notamment à Douala 3ème, l’absence d’éclairage dans certains bureaux de vote et dans certains cas le caractère non indélébile de l’encre. Le dernier candidat à avoir déposé son recours est le Social Democratic Front de John fru Ndi. Tard dans la nuit, le greffe enregistrait encore ses prétentions. 9 recours auraient été déposés par ce seul parti. John Fru Ndi du SDF (Social Democratic Front) demande l’annulation totale du scrutin, au motif qu’il ne saurait être légitime au regard des cas de fraudes massives, votes multiples, pénuries de bulletins et corruption des électeurs, constatés par son parti. Le RDPC demande quant à lui l’annulation partielle du scrutin dans le département de la Mezam, dans le nord-ouest, et fait état d’intimidations, de corruption d’électeurs, ainsi que de menaces à l’endroit des ses scrutateurs

Pour l’ensemble, on relèvera que l’essentiel des recours porte sur les défauts de l’organisation du scrutin. Un choix de revendication qui est difficile à défendre pour l’opposition surtout lorsqu’elle exige son annulation complète. Le gouvernement et l’ensemble des observateurs semblent avoir trouvé le prétexte pour expliquer la situation. Tous parlent de la « jeunesse d’Elections Cameroon ». L’inconnue de ce contentieux électoral semble être celle relative au recours du RDPC, le parti du président Biya au pouvoir et candidat à sa propre succession. Jusqu’à 19 heures mercredi délais de rigueur leur dossier n’était pas encore reçu au greffe de la cour suprême. Ils sont venus dans la journée et finalement n’ont pas encore déposé leur dossier, je ne peux me prononcer sur ce qu’ils vont faire, moi j’enregistre des dossiers c’est tout a déclaré sur le sujet Appolinaire Koe Amougou, le greffier en chef de la Cour suprême.

La cour suprême du Cameroun statue comme conseil constitutionnel
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