Le bureau régional a organisé un atelier de présentation des initiatives de modernisation de ce secteur
Les succès des contrats de performance présentés
Au cours d’un séminaire atelier organisé ce lundi 31 janvier 2011 à Yaoundé, les représentants de la banque mondiale (BM) ont fait savoir qu’il soutiendrait l’initiative de la douane camerounaise, visant à améliorer la qualité de son service grâce aux contrats de performance avec les employés et les entreprises partenaires, à travers le système SYDONIA. C’est une véritable plaidoirie qu’a fait la direction générale des douanes camerounaises, qui tenait à faire comprendre tous les avantages du nouveau système de performance expérimenté par son administration, au cours de l’année 2010. La douane compte désormais atteindre ses objectifs et dans une certaine mesure aller au-delà. Mais pour cela, elle a besoin d’appuis techniques et financiers de sa hiérarchie, le ministère des Finances (MINFI), mais aussi des bailleurs de fonds. L’objectif, élargir le nombre de bureaux de postes placés sous contrats. « Nous souhaitons voir l’initiative encouragée et nous attendons un peu plus de la Banque mondiale », a déclaré Minette Libong Li Likeng, la directrice générale de cette structure. En présentant ses conclusions sur les réformes douanières, Minette Libom Li Likeng a attiré l’attention sur l’urgence de passer de la phase expérimentale à une phase pratique. Pour éviter, selon elle, d’être rattrapé et même devancé par les pays qui se seront inspirés du « modèle camerounais ». Un modèle qui, selon Daniel Murphy, est déjà cité en exemple à Washington, au sein de l’Organisation mondiale de la douane (OMD) et dans plusieurs autres pays. « Nous sommes entièrement d’accord de continuer avec vous, pour voir les possibilités d’étendre ces contrats de performance à d’autres administrations. Et pour cela, nous allons apporter tout l’appui nécessaire », a indiqué le directeur adjoint des opérations par intérim de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale.
Des voies pour l’extension de cette expérience
Il a aussi été question de l’extension des contrats de performance aux autres administrations publiques. De l’avis de Jean Tchoffo, Secrétaire général du ministère des finances, et qui présidait la cérémonie, il faudrait maitriser le système. « Je souhaite que l’accompagnement de la Banque mondiale soit plus pratique pour catalyser les efforts afin de pouvoir véritablement asseoir cette réforme. Il sera très difficile de transposer l’expérience de la douane au sein des impôts et du trésor qui n’ont pas les mêmes modes de recouvrement et les mêmes impératifs de fonctionnement », a-t-il déclaré. Le représentant du ministère a aussi répondu favorablement à la demande de la direction des douanes de se voir mettre à disposition des personnels aux compétences appropriées. « Pour les besoins en personnel, le gouvernement vient de procéder au recrutement de nombreuses personnes. Il suffit de formuler la demande, nous allons vous soutenir dans ce sens », a ajouté Jean Tchoffo. Les contrats de performance dont il est question, rentre dans le cadre de l’amélioration du service, dans le secteur des douanes. Un secteur qui est aujourd’hui stigmatisé par la corruption. « C’est pour cela que la Banque Mondiale soutient l’initiative. C’est vrai qu’il y a encore beaucoup des zones d’ombre, on n’est pas forcément sûr que cela marchera, mais au moins les douanes ont le mérite d’avoir essayé et il est normal que nous apportions cet appui », a commenté un des experts de la Banque Mondiale présent à la cérémonie.
La directrice des douanes ne nie pas l’ensemble des difficultés liées à l’implémentation de la réforme. « C’est justement pour cela que nous avons besoin du concours de partenaires, qui nous aideraient à avancer dans le projet » a-t-elle fait savoir. Pour de nombreux observateurs, c’est tout l’esprit de la fonction publique camerounaise qu’il faut assainir, et celui des douanes suivra. L’utilisation des techniques de contrôle modernes, ne suffit pas à résoudre un problème aussi complexe que celui de la corruption silencieuse, qui mine aussi bien la structure douanière que les partenaires privés. Par le passé, il y a eu le système de Procédures Automatisées de Gestion des Opérations Douanières et de Commerce Extérieur (PAGODE), qui poursuivait des objectifs similaires. Le constat de son échec est aujourd’hui évident. Son coût financier n’est pas connu et son efficacité très limité. Certaines critiques reprochent au système actuel (SYDONIA), de ne pas offrir de garanties spéciales quant à son succès. En 1981, la CNUCED a reçu une demande d´assistance du secrétariat de la Communauté économique des États de l´Afrique de l´Ouest (CEDEAO) concernant la production de statistiques sur le commerce extérieur entre les pays membres. Se basant sur les progrès des technologies de l´information, la CNUCED a proposé un système douanier informatisé modulable et adaptable, pouvant être utilisé dans des environnements difficiles et ne nécessitant pour sa maintenance qu´un effectif réduit de personnel formé. C’est ainsi que La CNUCED a réussi avec le concours de plusieurs États membres à mettre au point ce système, aujourd´hui bien connu sous le nom de SYDONIA. SYDONIA est aujourd´hui le premier programme utilisable dans le monde pour la modernisation des douanes et il est au centre de systèmes intégrés d´information douanière dans plus de 80 pays.