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Rigobert Song : « le Cameroun vise au-moins les demi-finales à la Coupe du monde »

Le Manager-sélectionneur des Lions indomptables dans un entretien accordé au magazine Corner, présente sa préparation pour le mondial et les…

Le Manager-sélectionneur des Lions indomptables dans un entretien accordé au magazine Corner, présente sa préparation pour le mondial et les points sur lesquelles les lions doivent travailler pour s’améliorer. 

La CAF a récemment procédé au tirage au sort des éliminatoires de la CAN 2023. Le Cameroun est logé dans le Groupe C avec le Kenya, la Namibie et le Burundi. Tirage facile ou difficile pour les Lions Indomptable ? 
On peut penser au premier regard que c’est plutôt favorable. Mais il faut faire attention. Aujourd’hui, il n’y a plus de petites nations, surtout lorsqu’il s’agit d’affronter le Cameroun. Je dirais donc que c’est une poule assez ouverte, surtout que ces matchs vont nous permettre de mettre en place une bonne cohésion pour préparer la grande compétition, la Coupe du monde au Qatar en novembre prochain.
Vous revenez du Qatar où a eu lieu le 1er avril dernier, le tirage au sort de la Coupe du monde 2022. Quel est votre avis sur la poule du Cameroun où on retrouve la Serbie, la Suisse et le Brésil ?
Je pense que tout le monde est d’accord pour dire que c’est un groupe très relevé. Le Brésil n’est pas seulement actuellement la première nation au classement FIFA. C’est aussi le pays qui a le plus remporté de titres en Coupe du monde (5) et un incroyable vivier de talents à l’image de Neymar, Vinícius Júnior, ou le gardien Allison Becker.
La Suisse elle, a impressionné le monde lors de l’Euro 2021 en éliminant l’équipe de France grâce à un groupe qui est un savant mélange de joueurs expérimentés (Granit Xhaka, Xherdan Shaqiri) et de jeunes loups aux dents bien longues comme Breel Embolo). La Serbie est aussi redoutable parce qu’elle dispose d’éléments comme Dušan Tadić ou Nemanja Radonjić.
Mais le Cameroun reste le Cameroun et nous sommes déterminés à démontrer qu’on ne se qualifie pas pour la 8ème fois à une phase finale de Coupe du monde par hasard. Et puis n’oubliez pas, le Cameroun aime les situations de danger et vous savez, « quand on sait qu’on est en danger, on n’est plus en danger. C’est quand on ne sait pas qu’on est en danger qu’on est en danger. C’est de ça qu’il s’agit !
Quel est votre objectif pour la Coupe du monde au Qatar ? 
Vous savez, le président de la Fecafoot c’est un passionné. Sans me le signifier clairement, il a laissé entendre après la qualification qu’il veut traverser les quarts de finale. Ce qui signifie que notre objectif c’est au moins les demi-finales. 
Comment envisagez-vous le programme de préparation pour être dans les meilleures conditions possibles ? 
Mon staff et moi sommes en train de peaufiner un programme de préparation, même s’il faut reconnaître que le calendrier international serré ne va pas beaucoup nous aider. Certains championnats européens s’arrêtent en mai, d’autres en juin ; il y a les éliminatoires de la CAN, ensuite il faudra trouver des matchs de préparation avec des Sparring partners qui correspondent aux qualités de nos adversaires.
Mais nous allons mettre sur pied un bon programme de préparation. Je peux déjà vous dire qu’il y aura un stage destiné aux joueurs locaux fin mai, afin de les impliquer. Parce que mon staff et moi regardons les matchs du championnat et il y a des jeunes capables d’intégrer la sélection. Dans le même ordre d’idées, nous allons travailler avec les entraîneurs des clubs, qui seront impliqués dans la sélection de leurs différents joueurs.
Quels sont les compartiments de jeu sur lesquels il vous semble urgent de mettre l’accent ? 
En tant que Manager-Sélectionneur des Lions Indomptables, je ne peux pas me contenter d’améliorer certains compartiments du jeu. C’est vrai qu’il y a du travail en défense et en attaque. Mais mon staff et moi-même ambitionnons d’améliorer le projet de jeu collectif de notre équipe. Il s’agit par exemple de rendre les transmissions plus rapides ou de resserrer les lignes lors des phases défensives. 
Nous avons des joueurs capables d’adhérer à ce projet. Mais nous avons besoin d’avoir des doublures à certains postes, notamment les attaquants de couloir percutants.
Ces dernières années, très peu de joueurs locaux ont participé aux compétions internationales, avec Rigobert SONG, quelles sont les chances de voir les locaux à Qatar 2022 ? 
La sélection nationale est le regroupement des meilleurs joueurs. Si les joueurs locaux font partie des meilleurs, ils seront sélectionnés pour la Coupe du monde. N’oubliez pas que plusieurs anciens Lions sont allés en Coupe du monde alors qu’ils évoluaient dans le championnat local. J’en fais d’ailleurs partie. Je pense aussi à Pierre Njanka qui avait inscrit un but mémorable contre l’Autriche en 1998. Donc, il n’y a pas de raison pour que les joueurs locaux soient écartés. Les camerounais doivent savoir que la sélection nationale est ouverte à tout le monde. Mon staff et moi vivons au Cameroun, on sillonne les stades afin d’observer et pouvoir dénicher le cas échéant, des éléments qui peuvent aider notre équipe.
Une de vos premières actions comme sélectionneur a été de rencontrer certains joueurs qui pourraient vous être utiles en sélection. Y a-t-il des espoirs côté binationaux ? Faut-il faire une croix définitive sur Joël Matip ? 
Au lendemain de ma nomination, le président de la Fecafoot m’a permis d’effectuer une mini-tournée en Europe pour rencontrer des binationaux et d’autres joueurs qui avaient décidés pour multiples raisons de se mettre en retrait de la sélection. Je dois dire que les discussions ont été constructives dans l’ensemble. Nous sommes par exemple en discussion avec le jeune attaquant de Reims, Hugo Ekitike. Ça se passe plutôt bien.
A propos de Joël Matip, notre souhait est de le revoir un jour arborer la tunique des Lions Indomptables. Mais vous savez, la décision appartient au joueur. Il m’a demandé du temps pour pouvoir se prononcer. J’attends toujours, mais il faut savoir que je n’ai pas tout le temps. A un moment, il faut que je puisse prendre des décisions, car je suis dans l’urgence.

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