Les révélations sur les trop perçus met à jour l’opacité qui a toujours caractérisé la gestion financière des grandes compétitions
Il n’y a pas eu détournement
Certains responsables du ministère camerounais en charge des sports et de l’éducation physique ont réagi face à la médiatisation de l’affaire des 235 millions de FCFA en trop, perçus par des officiels camerounais proches du football, au titre de prime de participation à la coupe du monde. Tout serait parti d’une lenteur administrative au niveau de la primature. Pour organiser et structurer les questions de prime au sein de la délégation des lions indomptables, le ministère des sports avait décidé d’une grille de répartition des primes. Une grille qui distinguait quatre groupes, l’entraineur national, le staff technique de l’équipe, le psychologue et le responsable de la communication et enfin les autres cadres, affirme André Nguidjol le directeur administratif des équipes nationales de football du cameroun. Toujours selon lui, au niveau des services du premier ministre on a estimé qu’il serait difficile de supporter financièrement le poids de ce cahier de charge, et pour cette raison des instructions ont été données pour que soient revues les catégorisations. Or entre le moment où le message fax de la primature est signé et celui où il arrive au ministère des sports, toutes les primes sont déjà réparties. Cette nouvelle distribution a donc crée un décalage qui nécessitait le reversement des sommes déjà encaissées affirme M. Nguidjol, qui rajoute que cela a été fait pour ceux qui étaient encore au Cameroun au moment de l’arrivée de la décision et après la coupe du monde pour ceux qui étaient déjà partis.
Encore beaucoup de questions sans réponses
Suivant cette logique, il apparait que la défaite des lions n’est pas la raison première de ce remboursement. D’un autre côté, les autorités maintiennent qu’il n’y a pas eu détournement ou tentative de détournement. Linus Pascal Fouda qui a été concerné par la mesure s’en est expliqué dans le quotidien bilingue Cameroon-tribune. Selon lui, le débat sur la question du trop-perçu donne image dégradante de personnes impliquées C’est le terme trop perçu qui me fait mal aujourd’hui, parce que trop perçu veut dire indument perçu, il y a là une connotation qui touche à l’intégrité a-t-il déclaré. Le responsable de la communication des lions a aussi admis à demi-mots, que la gestion des questions financières autour de l’équipe nationale de football senior n’est pas toujours très claire. Il y a des lois écrites et même non écrites qui régissent la répartition des primes au sein de l’équipe nationale de football du Cameroun, a-t-il ajouté, précisant qu’en tant que membre du staff des lions son ordre de mission ne lui donnait pas droit à des frais.
Au-delà des justifications des observateurs s’interrogent. Sur la base de quoi avait-on fixé et reversé des primes à des personnes, si un désaveu de la primature pouvait tout modifier. Dans un contexte où ce sont les fédérations qui sont souveraines, comment l’Etat s’est-il retrouvé impliqué dans la gestion financière des lions indomptables. D’un autre coté on se demande pourquoi une décision du premier ministre signé sur un dossier en cours, n’est arrivé qu’un jour plus tard au niveau du ministère? Enfin la question de la part du ministre n’a pas été évoquée. Plusieurs de ces questions restent sans réponses. Pour les observateurs, ce scandale aura au moins permis de réaliser les mauvaises pratiques qui entouraient jusque l’argent du football du Cameroun.