Politique




Crise anglophone : Human Right Watch demande la libération d’une otage

L'Ong demande également aux séparatistes armés de mettre fin aux menaces et violences à l’encontre des élèves, des enseignants et…

L’Ong demande également aux séparatistes armés de mettre fin aux menaces et violences à l’encontre des élèves, des enseignants et des établissements scolaires.

L’Ong américaine Human Right Watch s’est une nouvelle fois prononcée sur la crise qui secoue les deux régions anglophones du Cameroun depuis bientôt 2 ans. Dans un article publié sur son site internet, l’organisation demande la libération d’une proviseure kidnappée le 25 mai dernier, alors qu’elle se rendait dans l’établissement dont elle a la charge.

La victime, Mme Georgiana Enanga Sanga, est la proviseure du lycée de Bolifamba situé à Mile 16 à Buea. Elle a été enlevée le matin du 25 mai, à une cinquantaine de mètres de l’enceinte de son lycée. Les agresseurs ont pris le contrôle du véhicule taxi qui la conduisait par la force, et se sont enfuis avec elle. Le même jour, un autre proviseur, Eric Ngomba de la cameroonian baptist school de Yoke-Muyuka, a été enlevé vers 19h30 à son domicile situé dans l’enceinte de l’établissement. Il a cependant été libéré le 29 mai, avec des blessures causées par des machettes.

Au vue de la situation, Philippe Bolopion, le directeur adjoint du plaidoyer mondial à Human Rights Watch a déclaré que : « Les ravisseurs de Georgiana Enanga doivent immédiatement lui rendre sa liberté, et les groupes séparatistes doivent mettre un terme à toutes les attaques visant à faire obstacle à la scolarité des enfants ». Selon ce responsable, les agressions visant les élèves, les enseignants et les écoles « causent un tort durable aux enfants et ternissent la réputation de ceux qui les commettent« .

La sortie de Human Right Watch semble en opposition avec les déclarations du ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary, qui a souvent accusé l’Ong de « semer le chaos dans (…) l’ombre ». En rappel, lors d’une conférence de presse donnée le mardi 24 octobre 2017, le ministre Issa Tchiroma avait cité Human Right Watch comme faisant partie d’un « réseau d’Ong prétendument caritatives (…) qui ne sont que la face visible d’une hydre », dont l’objectif est la déstabilisation du Cameroun. C’était à la suite des dénonciations fréquentes de possibles exactions commises par le gouvernement sur les fronts de guerre.

Human Right Watch a aussi interpellé le gouvernement camerounais, en ajoutant que face à la situation de crise en zone anglophone, il y a eu des opérations militaires lors desquelles, il a été rapporté que l’armée avait commis « de graves abus contre des civils de la région« . L’organisation rappelle par conséquent que le gouvernement du Cameroun est lié par le droit international des droits humains, et qu’il doit garantir que « tout membre des forces de sécurité impliqué dans des violations des droits humains en soit tenu responsable« .

Philippe Bolopion conclue en disant que « les attaques contre des élèves, des enseignants et des écoles n’ont leur place dans aucun conflit ou combat politique. Les séparatistes doivent immédiatement cesser ce genre d’attaques afin que les enfants puissent étudier en paix. »