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Crise centrafricaine: Gado ou l’urgence d’agir

L'un des plus grands sites des réfugiés centrafricains au Cameroun quoique maitrisé, est toujours demandeur de soutien Djaratou, 25 ans,…

L’un des plus grands sites des réfugiés centrafricains au Cameroun quoique maitrisé, est toujours demandeur de soutien

Djaratou, 25 ans, mère de 7 enfants, attend depuis un mois dans un abri communautaire du camp des réfugiés centrafricains de Gado dans l’Est- Cameroun pour avoir, elle aussi, un abri familial. Pour arriver dans ce village situé à 27 Km de Garoua-Boulai, elle a parcouru la distance séparant Bangui la capitale centrafricaine à Gado en 5 mois, fuyant dit-elle, les exactions des anti-balaka. Malheureusement, l’un de ses enfants, Mikaila âgé de 3 ans, souffre de malnutrition aiguë sévère (Mas) depuis leur arrivée. Médecins sans frontière (Msf) et le Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), l’ont pris en charge et de jour en jour, le petit Mikaila retrouve sa bonne mine. Pendant ce temps, son père passe ses journées aux portes du Haut commissariat des réfugiés (Hcr), dans l’espoir d’obtenir un abri familial parmi les milliers implantés dans ce camp.

Comme eux, ils sont nombreux qui arrivent par centaine toutes les semaines fuyant l’insécurité qui prévaut en Centrafrique. Selon Aka Louis Philippe, chef de camp de la Fédération des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge (Ficr), « 300 réfugiés ont foulé le camp la semaine dernière ». Ils viennent ainsi gonfler les chiffres dont les organisations internationales aidées par les Ong s’évertuent à contenir. Selon le Firc, l’espace a été aménagé pour 10 000 personnes, cependant l’on dénombre environ 13 000 réfugiés à ce jour.

Les chiffres qui parlent
Selon Gwenael Rebillon chef du sous-bureau de l’Unicef à Bertoua et des sources du Hcr, la région de l’Est et de l’Adamaoua se taillent la part belle du nombre de réfugiés. Il s’agit d’environ 41 932 personnes dûment enregistrées depuis 2014. Si la région de l’Adamaoua n’a qu’un seul site dont Bargop avec ses 9 100 réfugiés, la région de l’Est quant à elle, compte cinq sites dont le plus grand, Gado avec environ 13 000 à 97% musulmans. Lolo avec 10 375, Mbilé 7 385, Timongolo 1 891 et Yokadouma 476. Des sources du système des Nations unies au Cameroun indiquent que pour la seule période allant de mars au 22 juin 2014 le Cameroun a accueilli 71 820 nouvelles venues en provenance de la Rca fuyant la crise sociopolitique qui a cours dans ce pays voisin.

Ainsi, parmi ces réfugiés, l’on dénombre 57% d’enfant de moins de 18 ans tandis que 20% sont des enfants en dessous de 5 ans. 75% sont les femmes et les enfants. Une situation que l’Unicef Cameroun place sous le sceau d’une « situation d’urgence ».

Ces réfugiés font face à plusieurs maux dont la première cause de morbidité ici, reste le paludisme suivie des infections respiratoires. La malnutrition chez les enfants, occupe aussi une place importante et un tour dans le vaste camp de réfugiés, le prouve suffisamment. Outre ces aspects sanitaires, le camp connait des problèmes d’éclairage. « L’éclairage est personnel ici » indique le chef de camp du Firc. Les problèmes en approvisionnement d’eau ; le camp a besoin de 100 000 litres d’eau par jour. Les latrines ne sont pas en reste. Dans cette situation d’urgence, une latrine a été faite pour 50 personnes contre 25 selon les standards internationaux.

Djaratou et ses enfants en attente d’aide
Journalducameroun.com)/n