L’ancien président de république centrafricaine y est refugié avec quelques proches selon une information donnée par les autorités camerounaises
Un communiqué de la présidence de la république du Cameroun lu sur les antennes de la radio nationale le 25 mars 2013 a confirmé que le président François Bozize qui dirigeait la République Centrafricaine jusqu’au vendredi 22 mars 2013 dernier s’y était réfugié en attendant de trouver un pays d’accueil. «Suite aux récents événements en République centrafricaine, le président François Bozizé a cherché refuge au Cameroun où il se trouve actuellement dans l’attente de son départ vers un autre pays d’accueil», a indiqué le communiqué, sans plus de précision. Tôt dans la matinée, une information rapportée par l’agence de presse Chine Nouvelle faisait déjà savoir que François Bozizé, accompagné de ses deux fils et de son aide de camp, avaient atterri vers 18h00 heure locale dimanche 24 mars à l’aérodrome de Batouri, le chef-lieu du département de la Kadey, dans la région de l’Est du Cameroun. Une information qui selon l’agence chinoise avait déjà été confirmée par le ministre de la défense. Les autorités camerounaises sont cependant restées très prudentes fidèles à leur politique de non-ingérence. Dans les affaires intérieures d’autres pays. Selon une source toujours citée par Chine Nouvelle, la présence de Bozizé au Cameroun serait purement et simplement dans le cadre d’une assistance humanitaire. Le reste de la famille du président déchu aurait trouvé refuge en République Démocratique du Congo à une traversés de fleuve de la capitale de la RCA, Bangui.
Ces développements surviennent alors que la communauté internationale commence à réagir à la situation. Condamnant la prise de pouvoir par la force de la rébellion, l’Union africaine a suspendu la participation de la République centrafricaine à l’organisation. L’organisation a également imposé des sanctions à sept responsables de la coalition rebelle Séléka, dont Michel Djotodia, après son putsch. «Le Conseil (de Paix et Sécurité) décide de suspendre immédiatement la participation de la RCA à toutes les activités de l’Union africaine ainsi que d’imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel des avoirs des dirigeants du Séléka», a annoncé le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra. Pour sa part, la Présidente sud-africaine de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, s’est dite profondément préoccupée par l’évolution négative de la situation en République centrafricaine (RCA) et «ses conséquences dommageables pour ce pays, la région et le reste du continent». Autre réaction celle du secrétaire général des nations unies Ban ki Moon. «Le Secrétaire général appelle au calme et au respect de l’état de droit en République centrafricaine. Il est préoccupé par la situation humanitaire désastreuse qui prévaut dans le pays et les rapports faisant état de pillages, y compris contre les biens des Nations Unies en cours dans la capitale, Bangui», a indiqué son porte-parole dans une communication lue le 25 mars 2013.
Un journaliste joint à Bangui par téléphone sous le couvert de l’anonymat a fait savoir que la situation était hors de contrôle et que l’obscurité a favorisé les pillages durant tout le weekend. Une ressortissante de Bangui refugiée au Cameroun depuis le début des hostilités a fait savoir qu’elle avait été informée du pillage de sa maison par des personnes non encore identifiées. La plus part des organisations de la coopération ont évacué leurs personnels vers le Cameroun. Dans ce chaos, la réaction américaine et française est surprenante. Paris et Washington ont appelé les rebelles à respecter les accords de paix qui avaient été conclus à Libreville le 11 janvier dernier entre le camp Bozizé, l’opposition et le Séléka, et à soutenir le gouvernement d’union nationale qui en est issu. Alors que la RCA vit certainement une nouvelle page de son histoire, plusieurs questions restent sans réponses, comment le Séléka a pu obtenir des armes lourdes dans un pays fermés des quatre côtés de ses frontières? Où était la force d’intervention d’Afrique centrale lors de la reprise des hostilités? Difficile de savoir mais de toute évidence Bozizé a été abandonnée par tous ses anciens «amis»
