Des revendeurs de tickets de cette entreprise de paris sur des courses hippiques ont protesté le 12 mars devant le siège de Yaoundé
Rien ne semble plus aller avec le Pari Mutuel Urbain Camerounais à Yaoundé, dans la capitale camerounaise. La crise qui secoue cette entreprise et ses vendeurs de Yaoundé a débouché mardi 12 mars sur un mouvement de protestation. Une foule de plusieurs dizaines de personnes se présentant comme des employés de cette structure depuis plusieurs années, a manifesté devant le siège de Yaoundé, formulant plusieurs revendications. Les quelques personnes contactées parlent d’un salaire de base qui n’existe plus, le défaut d’affiliation à la caisse nationale de prévoyance sociale malgré une rétention de 10 000 Fcfa chaque mois sur leurs revenus. Sur des pancartes les messages étaient aussi très explicites: « C’est quoi cette sous-France ? »; « Monsieur 4%, c’est moi » ; « Esclavage dans notre pays ». « Mon frère, cette affaire ci nous dépasse. Depuis 15 ans que je travaille dans cette entreprise, j’ai l’impression que je n’avance pas. Les patrons, eux ils vivent bien. Cela ne peut pas continuer. Nous demandons que les choses soient faites normalement et le gouvernement doit veiller », a fait savoir un revendeur sous anonymat. Les autres se plaignent de subir un traitement d’esclaves. « On nous fait travailler à un rythme terrible. Plusieurs d’entre nous sont décédés et ils n’avaient rien. Nous n’avons aucun droit et personne ne nous défend », a déclaré une autre vendeuse de tickets.
La crise a débuté avec l’annonce par la direction générale du PMUC de suspendre la partie fixe du salaire des vendeurs qui seront désormais payés sur la base des ventes réalisées. Une position qui selon des sources internes à la maison contraste avec les évolutions acquises avec l’ancien manager André Giacommoni. Ce dernier semble-t-il avait accédé à la demande des employés à travers un plan qui leur ferait bénéficier des performances de l’entreprise, mais son départ a suspendu ce projet. Le Pmu français est arrivé au Cameroun comme dans de nombreux pays d’Afrique francophone où les courses de chevaux n’existaient pourtant pas, dans les années 80. Un bureau au Cameroun gère le centre de paris, et les parieurs eux, ont les yeux tournés vers les hippodromes français de Longchamp, Vincennes, Boulogne ou Enghien. Toutes les couches sociales se sont laissées gagner par la passion du jeu. La réaction du gouvernement face à ce problème est attendue. Mais selon des sources introduites, le ministre du travail risque de faire prévaloir une fois encore les vertus d’une cohésion sociale selon laquelle certains se remplissent les poches et les autres paient le prix fort.