Dans une lettre ouverte à Antonio Guterres, le président national du Mrc dénonce l’incapacité des Nations unies à pouvoir jouer un rôle d’intermédiaire au Cameroun.
La lettre est datée du 24 septembre et est signée de Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) et de son allié à la présidentielle d’octobre 2018, Christian Penda Ekoka. Tous deux incarcérés depuis le 28 janvier 2019, pour avoir, selon les autorités, organisé une marche interdite.
Dans cette « lettre ouverte au Secrétaire général de l’Onu [qui porte sur la] perte de confiance en António Guterres en tant qu’intermédiaire honnête attendu dans la crise au Cameroun », Maurice Kamto et Christian Penda Ekoka se disent « très sceptiques quant à votre rôle d’intermédiaire honnête et de facilitateur neutre dans la résolution de la crise multiforme du Cameroun, comme on pourrait s’y attendre de la part du secrétaire général de l’Onu ».
Les deux leaders politiques, qui se qualifient de « prisonniers politiques », pointent ici la crise post-électorale cause de leur emprisonnement et la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis fin 2016.
Sur la crise politique qui a conduit Maurice Kamto, arrivé deuxième à l’élection sus citée et ses principaux soutiens en prison, les signataires de la lettre se disent « profondément consternés par le silence du secrétaire général concernant la décision du régime de Yaoundé de poursuivre les civils devant les tribunaux militaires ».
Tout comme ils mettent à l’index l’indifférence d’Antonio Guterres devient les 2500 morts et les centaines de milliers de réfugiés causés par le conflit armé, conséquence de la crise anglophone au Cameroun.
Une situation d’autant plus incompréhensible, soulignent-ils, que Antonio Guterres a été lui-même Haut-commissaire de l’Onu aux réfugiés.
Sur le « Grand dialogue national » convoqué par le président de la République du Cameroun et qui s’ouvre ce 30 septembre à Yaoundé, Maurice Kamto déplore le fait que le Sg de l’Onu se soit précipité pour féliciter le président Biya, alors que l’Onu dispose d’une riche expérience en matière de médiation.
Et les deux leaders d’accuser : « Dans ce contexte, pourtant, vous seul êtes capable de dire au monde la raison de votre soutien à un régime caractérisé par tant de bévues, qui a conduit en quatre décennies un pays richement doté à un tel état de dénuement ».