50 pairs éducateurs recrutés pour la 8e édition de l’opération «Vacances sans Sida» sont à pied d’ uvre depuis le 24 août dernier
Initiée par le gouvernement camerounais et réalisée par des jeunes sur l’ensemble du territoire national pour une meilleure prise de responsabilité et de conscience sur l’ampleur du VIH/SIDA et de ses ravages, l’opération « vacances sans SIDA » qui en est rendu à sa 8e édition a pour thème cette année, «Jeune fille fais-toi dépister du VIH/SIDA ». Un message fort qui interpelle la jeune fille qui fait partie de cette catégorie sociale très exposée aux risques de la maladie. Lancée le 24 août dernier à Ngaoundéré par le gouverneur de la région de l’Adamaoua, cette grande campagne de sensibilisation ira jusqu’au au 1er septembre prochain. Comme cahier de charge confié aux 50 pairs éducateurs retenus dans l’Adamaoua, sillonner tous « les coins chauds » de la ville de Ngaoundéré pour sensibiliser et
conscientiser les jeunes vacanciers sur les ravages de cette pandémie du siècle. Ce, à travers des causeries éducatives, des séances de dépistage gratuit et volontaire que vont mener les équipes mobiles qui parcourent toute la ville et dans les points fixes que sont les hôpitaux régional et protestant.
D’après les statistiques du Groupe Technique Régional de Lutte contre le VIH/SIDA pour l’Adamaoua, le taux de séroprévalence de la maladie enregistré lors de la dernière campagne en 2010, dans la seule ville de Ngaoundéré, est de 4,6%. Chez les jeunes filles, ce taux est plus élevé, soit 8,5%, par rapport aux jeunes garçons dont le seuil se situe à 3,2%. Au niveau régional, les chiffres sont largement au-dessus de la moyenne nationale. Avec un taux de prévalence de 6,9% selon les sources de la dernière enquête démographique et de santé réalisée en 2004, l’Adamaoua est l’une des régions les plus touchées par le VIH/SIDA.
Une situation qui, d’après Léonard Bonono, coordonateur régional du Gtp, s’explique par le fait qu’en plus d’être une ville universitaire, la métropole capitale du Château d’eau est le carrefour entre le Grand Nord et le Grand Sud du pays ; et les pays voisins. Selon lui : le
brassage des populations d’horizons divers est un facteur de propagation du virus, lorsque les hommes se livrent à des pratiques sexuelles sans l’usage correct du préservatif. Durant une semaine, les pairs éducateur retenus dans le cadre de cette campagne, auront pour mission de faire le porte à porte dans l’optique de toucher la population cible que sont les jeunes élèves et étudiants en vacance, pour les convaincre d’aller se faire dépister afin de connaître leur statut sérologique, d’adopter un comportement sain pour ceux non encore sexuellement actifs par la pratique de l’abstinence ou au cas contraire par le port systématique du préservatif. L’objectif final est la réduction du risque de contamination dans la couche juvénile et partant, celle du taux de séroprévalence dans la région toute entière. Malgré l’imminence de la rentrée scolaire, les responsables du Gtp pour l’Adamaoua comptent atteindre les objectifs visés.