Une réunion sur la question se tient depuis mardi au bureau régional de la police internationale à Yaoundé
Coordonner les efforts contre la cybercriminalité
Une réunion dite spécialisée sur la cybercriminalité en Afrique centrale, se tient depuis mardi 26 avril 2011 et prendra fin ce jeudi, au bureau régional d’Interpol pour l’Afrique centrale à Yaoundé. La réunion présidée par le responsable local de cette institution regroupe les représentants des services chargés de l’application de la loi (police gendarme) et certains fonctionnaires de l’agence de régulation des télécommunications du Congo Brazzaville, Cameroun, République centrafricaine et du Tchad. Egalement représentés, la délégation générale à la sûreté nationale du Cameroun, la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), le groupe d’action contre le blanchiment d’argent (Gabac) et l’Union internationale des télécommunications (Uit). Présentant les objectifs de la rencontre face aux médias, Marcel Yves Mapangou Moussali, Officier régional chargé de la cybercriminalité dans la sous-région, a fait savoir que chaque pays va présenter sa situation et le mode opératoire des cybercriminels constaté. L’échange d’expérience permettra, a-t-il indiqué, de diagnostiquer et d’élaborer des recommandations avec pour objectif de créer dans chaque pays, une synergie entre les hommes de loi, les administrations en charge de réguler les télécommunications et les fournisseurs d’accès Internet. Parlant de la cybercriminalité, il ajoute que « C’est une préoccupation en Afrique. Le phénomène existe. Mais à l’heure actuelle, nous avons du mal à récolter les informations sur les faits constatés, élucidés ou non dans notre sous-région »
Un crime difficile à combattre
Sans remettre en cause l’opportunité d’une telle rencontre, certains experts pensent que la cybercriminalité demeure une pratique complexe. Le champ même de cybercriminalité est difficile à définir. Les actions de cybercriminalité les plus connus des internautes camerounais sont les messages illusoires. Le modus opérandi est le même. C’est soit une jeune fille refugiée et héritière d’une famille fortunée, ou une jolie fille qui a besoin de rencontrer des hommes africains (et parfois des femmes) ou encore plus simplement une opportunité d’affaire. Ceux qui se font avoir déboursent parfois une certaine quantité d’argent. Plusieurs internautes ont d’ailleurs appris à se méfier de ce type de mail. Cela dit, la lutte contre la cybercriminalité demeure un challenge difficile pour des pays en Afrique centrale, qui parfois ne s’accordent pas sur des choses les plus simples. Dans ses versions les plus complexes, on a le piratage de systèmes d’information qui sont difficilement réalisables à partir du Cameroun en raison d’une connexion internet relativement faible. Sur le plan de la lutte contre cybercriminalité en elle-même, le Cameroun a déjà fait un pas en adoptant une loi sur la question. Mais de nombreuses interrogations demeurent. Sa mise en pratique risque d’être difficile. Les cybers criminels travaillent souvent en réseau et parfois sur plusieurs pays différents. Il sera question de voir comment est ce que l’Afrique centrale envisage de s’y prendre dans une circonstance d’association de malfaiteurs. En attendant, les experts restent unanimes sur le fait que pour les cas de cybercriminalité les plus courants en Afrique, la réponse la plus efficace pour le moment reste la sensibilisation des internautes aussi bien en entreprise que dans les domiciles et les cybercafés.
