L’américain qui incarnait la force et la méthode dans un des sports les plus difficiles du monde est aujourd’hui déchu de l’ensemble de ses titres
Plusieurs médias français ont, avec une satisfaction non contenue, montré en boucle l’annonce de la déchéance de Lance Armstrong, celui qui sept fois successivement, a remporté le Tour de France, une des compétitions les plus prestigieuses de l’univers du cyclisme international. « Armstrong n’a pas sa place dans le cyclisme, a déclaré le président de l’UCI, l’Irlandais Pat McQuaid, à l’occasion d’une conférence de presse organisée lundi 22 octobre à Genève. Monsieur McQuaid a aussi qualifié la journée de « très importante pour le cyclisme ». « Je dois dire et admettre, qu’en tant (qu’ancien) cycliste et étant issue d’une famille de cyclistes, j’ai été écoeuré par ce que j’ai lu dans le rapport de l’Usada », a déclaré McQuaid. Tout débute en mai 2010. Floyd Landis, un autre cycliste américain lui aussi déchu de sa victoire au Tour de France 2006 à la suite d’un contrôle positif à la testostérone, avoue s’être dopé durant sa carrière. Dans la foulée, il accuse Armstrong, son ancien leader alors dans l’équipe US Postal. La Food and Drug Administration (FDA) américaine ouvre une enquête confiée à Jeff Novitzky, célèbre pour avoir fait tomber la sprinteuse Marion Jones dans l’affaire Balco. Le 20 mai 2011 cette fois-là une autre gloire du cyclisme américain suspendue pour dopage, Tyler Hamilton, raconte à la chaîne américaine CBS avoir vu Armstrong s’injecter de l’EPO lors du Tour de France 1999. Contraint de rendre sa médaille d’or des Jeux olympiques 2004, Hamilton reviendra à la charge un an plus tard, évoquant un contrôle positif d’Armstrong sur le Tour de Suisse 2001, pour lequel le champion n’aurait pas été sanctionné par l’Union cycliste internationale (UCI). Selon CBS, George Hincapie, le seul coureur qui a accompagné Armstrong dans ses sept Tours de France victorieux, aurait affirmé aux enquêteurs fédéraux qu’il avait vu son ami se doper.
Lance Armstrong s’expose désormais à des conséquences sérieuses. En termes d’image, le mythe Lance Armstrong, devenu un culte en Amérique du fait qu’il avait survécu par ailleurs à ‘un cancer des testicules et devenu le héraut de la lutte contre le cancer à travers Livestrong, avec ses bracelets jaunes qui brassent des millions de dollars, cette image a pris un grand coup ! Depuis la divulgation du rapport, Lance Armstrong a été abandonné par la quasi-totalité de ses sponsors personnels. Son partenaire le plus emblématique, Nike, fidèle à l’Américain depuis 1996 à hauteur de 7,5 millions de dollars annuels, n’a pas non plus attendu la décision de l’UCI pour rompre son contrat sine die. Nike a décidé de continuer à soutenir sa fondation, à la condition que le Texan démissionne de la présidence. Ce qu’il a fait depuis la semaine dernière. Difficile de savoir si la décision de l’UCI aura des conséquences sur la fortune de Lance. Estimé selon le site d’information Bloomberg à 90 millions d’euros, les analystes du site pensent qu’il pourrait perdre au passage 30 millions d’Euros seulement. Le héros américain qui reste un mythe pour beaucoup de personnes ayant regardé ses victoires voit aujourd’hui son palmarès se résumer à un titre de champion du monde en 1993, deux victoires dans des classiques et une 36e place au Tour de France en 1995.
