Par Boris Bertolt, journaliste
David Eboutou qui a été incarcéré à la prison centrale de Kondengui par son ancien patron de Vision 4, Amougou Belinga est entré en grève depuis vendredi 24 juin 2016.
D’après nos informations, le dossier de David Eboutou et Sapack est vide.
« Amougou Belinga a arrosé les juges. Je dis bien arrosé. En plus le procureur en attente comme tous les magistrats du conclave qui les concerne ne veulent pas se mettre de l’injustice à dos. Voilà la triste réalité », nous a-t-il confié. D’après un proche de la famille de David Eboutou, « le juge Bidias les a fait signer un mandat de dépôt après le départ des avocats qui nous annonçaient qu’ils seront libérés sous caution mais c’était une ruse dont le pdg est arrivé avec ses cameramen pour les filmer et on s’est violemment opposé ».
De sources policières, c’est la facture présentée par Vision 4 attribuée à David Eboutou et Patric Sapack qui les met sous mandat de dépôt.
Cette facture qui porte le nom de David Eboutou est une fausse facture. Ce qui a été établi à la direction régionale de la police judiciaire du Centre. Il ne s’agit pas du nom de David Eboutou sur cette facture. Malgré la sommation des avocats, Amougou Belinga détiendrait toujours les ordinateurs et les téléphones de David Eboutou. L’une de nos sources nous a confié que les juges ont reçu des pressions pour déférer ces jeunes camerounais à Kondengui.
Je réitère ici tout mon soutien, ma compassion à David Eboutou. Quel que soit ce dont on l’accuse d’avoir fait, le droit doit être respecté. Or les accusations portées contre Sapack et lui se sont écroulées à la police.
Le droit est fait pour protéger les faibles. À défaut les plus forts feraient tout ce qu’ils veulent. On peut ne pas avoir partagé les positions de David, ce qui a été mon cas à de nombreuses reprises. Mais je refuse de me taire face à ce qui s’assimile à de la barbarie, de la violence, du mépris pour la justice et les institutions d’un État. David Eboutou et Sapack doivent être libérés.
Mon pays n’est pas encore devenu l’Irak ou la République Démocratique du Congo (RDC) avec des seigneurs qui ont pouvoir de vie et de mort sur leurs compatriotes. Lorsque de tels mécanismes se mettent en place, retenez que l’on s’achemine progressivement non plus vers un chaos lent ou rapide, mais vers le chaos. Chose dont nous devons nous battre pour l’éviter, en demandant aux institutions de la République de faire leur travail.
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