L’interview accordée au journal britannique Financial News par le responsable du Volet Energie d’Actis, fonds qui exploite désormais l’énergie électrique au Cameroun
Pourquoi pensez-vous que le moment est propice pour un investissement au Cameroun ?
Au cours de la dernière décennie, le Cameroun a démontré qu’il était une solide référence pour ce qui est d’attirer les investissements directs étrangers et, plus récemment, cela s’est accéléré avec l’annonce de deux projets hydroélectriques [Memve’ele et LomPangar] dont la clôture financière a été atteinte l’année dernière. Le Cameroun possède l’une des structures les plus avancées du secteur électrique en Afrique et, dernièrement, il a continué à attirer davantage d’investisseurs étrangers en annonçant de nouveaux projets d’importance dans le pays. En s’appuyant sur cette bonne volonté, il offre des opportunités d’investissement à des entités comme la nôtre.
Pourquoi n’avez-vous pas investi dans le pays avant ?
Nous observons le pays depuis longtemps – il s’agit plus d’essayer de trouver des opportunités. Celle-ci s’est présentée à nous et a été une véritable opportunité pour nous d’acquérir des actifs qui nécessitent un investissement complémentaire dans le réseau et dans la production énergétique; cela correspondait parfaitement à notre profil car nous sommes un fonds ayant acquis de l’expérience à la fois dans la distribution et la production. Cette acquisition nous offre une occasion unique d’utiliser nos capacités dans la transformation du réseau, et également dans la construction d’une nouvelle capacité dont le pays en a tant besoin.
Quels sont les défis auxquels vous faites face dans ce pays?
Dans la plupart des marchés, tant que nous avons un environnement favorable où nos activités sont soutenues sur le plan politique, notre réussite est assurée. Lorsque l’environnement politique devient moins favorable, des projets comme le nôtre se retrouvent en difficultés. En capitalisant sur les performances du Cameroun, tant que l’environnement politique sera favorable au secteur privé, l’un des défis majeurs auxquels font face les entreprises en développement dans les marchés émergents sera relevé.
A quoi ressemble en ce moment le marché des capitaux à risque privé au Cameroun?
Les intervenants ne sont pas nombreux. Cependant, sur le continent, on peut observer un appétit grandissant des entreprises à capitaux privés pour l’investissement et nous rencontrons plusieurs de nos concurrents au fur et à mesure que nous évaluons les actifs. Le marché est fort et est en train de connaître un véritable essor à travers le continent, notamment au cours des dernières années.
Pourquoi avez-vous effectué cet investissement en particulier?
Comme la plupart des marchés frontières, le Cameroun connaît une forte croissance, et une croissance élevée se traduit par la croissance des ventes d’électricité et une expansion rapide des activités. Dans les marchés frontières, la croissance des ventes et des revenus dans ces entreprises dépasse généralement la croissance du PIB et, pour cette raison, ils peuvent constituer des modèles très intéressants profitant de l’augmentation générale de la prospérité des marchés frontières.
Ces entreprises sont souvent orphelines et sont détenues par de grandes compagnies stratégiques, et notre stratégie pour les gérer est d’améliorer le service clientèle, améliorer l’environnement dans lequel nous évoluons et localiser l’activité afin de créer un champion national. C’est là notre philosophie de gestion des entreprises d’utilité publique. Nous avons réussi à faire cela, notamment en Ouganda, et au Guatemala, où nous gérons des entreprises similaires.
