Par Jérôme Monteu Nana, Coordinateur du Conseil Exécutif CASA-NET
La cinquième édition du DAVOC – Draw A Vision Of Cameroon – se focalisera entre autre sur le Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), programme de développement élaboré par le Gouvernement du Cameroun avec pour objectif cardinal de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Réalité ou fiction ? C’est ce sur quoi le réseau CASA-NET invite les Camerounais de la Diaspora à s’y pencher les 11 et 12 Octobre 2012 à Genève. Ce Document Stratégique sera analysé et revisité par la Diaspora : pertinence, opportunités, challenges, et moyens. Nous avons proposé d’empoigner cette problématique dans le but de permettre à la Diaspora camerounaise de proposer sa vision, ainsi que des actions et initiatives concrètes, fortes, susceptibles de contribuer effectivement à la mise en oeuvre des objectifs consignés dans le DSCE.
Sans apriori, cet article vous propose une synthèse au mot près et en 10 points du DSCE, vous permettant ainsi de mieux cerner les différents contours avant une éventuelle lecture ou relecture en profondeur du document proprement dit de près de 190 pages. La stratégie globale déclinée dans le DSCE repose pour l’essentiel sur 3 axes fondamentaux:
1. ï,· La stratégie de croissance
2. ï,· La stratégie de l’Emploi
3. ï,· La stratégie de Gouvernance et de Gestion Stratégique de l’Etat
A. La stratégie de croissance
1. Une croissance accélérée avec une croissance moyenne de 5%, un sous-emploi à moins 50%, un taux de pauvreté monétaire à 28.7% et la réalisation de tous les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD);
2. Un meilleur accès aux infrastructures avec le développement de plusieurs infrastructures (Energie, BTP, Transport, Technologies, de l’information, Habitat, Eau et Assainissement, Gestion domaniale) ;
3. Un appareil de production plus performant, avec une modernisation de l’appareil de production dans le domaine des Mines, de l’artisanat, de l’économie sociale, de l’industrie et des services;
4. L’amélioration d’un capital humain solide pouvant soutenir la croissance économique à travers un développement qui accorde une place de choix à la santé, l’éducation et la formation professionnelle, le genre et la protection sociale ;
5. Une dynamique d’échanges commerciaux plus offensive, ambitieuse et innovante avec une meilleure intégration régionale et une diversification des échanges commerciaux avec les marchés sous régionaux et d’autres pays émergents. Le financement des investissements grâce à la fiscalité, le système bancaire, la Micro-finance, la mobilisation de l’épargne et l’endettement;
B. La stratégie de l’Emploi
6. Un plein emploi décent et librement choisi avec un accroissement de l’offre d’emploi décent à tous les niveaux (Emplois salariées, Auto-emplois, Migration du secteur informel vers le secteur formel) ;
7. Une formation professionnelle orientée vers des résultats probants avec une mise en adéquation de la demande d’emploi matérialisé par insertion professionnelle du plus grand nombre de demandeurs d’emplois dans un marché de l’emploi transparent.
C. La stratégie de gouvernance et la gestion stratégique de l’état
8. Le respect des droits individuels et des libertés publiques et une gestion renforcée des affaires publiques promues par la gouvernance et l’Etat de droit (Renforcement de l’Etat de droit, amélioration de l’environnement des affaires, lutte contre la corruption et les détournements de fonds, amélioration de l’information et du contrôle citoyen de la gestion des affaires publiques);
9. Un cadre de gestion de l’Etat plus visible et plus lisible grâce à une gestion plus stratégique (plus de décentralisation, modernisation de l’administration publique, gestion des ressources humaines de l’Etat)´ ;
10. Un cadre de suivi et d’évaluation qui suppose un suivi efficace nécessitant la pleine participation de tous les acteurs à un système d’information (sur le suivi de la pauvreté et des conditions de vie des ménages, le suivi de l’exécution des programmes et projets du DSCE, sur les évaluations d’impacts ces politiques ou programmes) et la mise en place d’un programme du suivi et l’évaluation orchestrée autour du renforcement des capacités , des interventions de proximité, des dialogues sur les politiques et des actions prioritaires génériques.
Bien que les stratégies de croissance et de l’emploi affichent des objectifs pouvant sembler ambitieux, les différents analystes ayant épluché ce document tendent à s’accorder sur le fait que ces attentes n’ont rien d’exceptionnel. En effet, en se basant sur le profil de croissance des pays tels que la Corée du Sud qui présentent ou ont présenté d’innombrables similitudes avec Cameroun d’aujourd’hui, à la fois du point de vu de ses ressources naturelles que des compétences, il est tout à fait concevable que les objectifs affichées plus haut soient atteints et voir même dépassés. De fait, une meilleure précision de l’agenda portant sur des initiatives telles que l’allocation de ressources et compétences pour les Communautés Territoriales Décentralisées, ou encore l’élaboration concertée suivie de l’opérationnalisation de la charte des investissements, constituent autant de facteurs clés de succès dont une mise en oeuvre effective et accélérée contribuerait à la réalisation des objectifs fixés par la vision déclinée dans le DSCE.
Et le rôle de la Diaspora?
Une première occasion est offerte aux experts, entrepreneurs, compétences et acteur de la diaspora, lors du Forum DAVOC 2012 (11 au 12 octobre 2012 à Genève), de discuter, questionner, challenger les auteurs du DSCE, proposer de possibles améliorations, d’initier des projets destinés à faire de cette vision stratégique une réalité pour les populations camerounaises. Les organisateurs du Forum DAVOC entendent donc consacrer pour toutes les éditions suivantes de ce Forum, un espace d’échanges, de suivi sur l’état d’avancement des trois axes stratégiques du DSCE énoncés plus haut.
