De nombreux observateurs sceptiques sur le DSCE

La banque mondiale totalement satisfaite, la société civile camerounaise émet des réserves. Banque mondiale et FMI satisfaits Le Document de…

La banque mondiale totalement satisfaite, la société civile camerounaise émet des réserves.

Banque mondiale et FMI satisfaits
Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) en cours de réalisation, est actuellement soumis à la concertation de nombreux acteurs de la vie économique camerounaise. La Banque Mondiale et le FMI se sont dits satisfait du document. Au mois de mai dernier, les deux institutions ont organisé des mini-ateliers thématiques de réflexion sur les piliers des stratégies d’assistance respectives destinés à faire le point des problématiques et des préoccupations à prendre en compte. Il s’agissait de tirer les leçons des expériences passées afin de nourrir la réflexion et la discussion sur les nouvelles stratégies en cours d’élaboration. C’est la première fois qu’au Cameroun, parlementaires, organisations de la société civile, secteur privé, administrations publiques sectorielles, sont consultés de manière intensive et extensive concomitamment par deux institutions de développement dans le cadre de la préparation de leurs Stratégies respectives d’assistance, a souligné Mary Barton-Dock, Directrice des Opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun.

Dynamique Citoyenne formule des recommandations
La société civile camerounaise est elle aussi globalement satisfaite du document en cous d’élaboration. Une vingtaine de responsables des organisations membres de Dynamique citoyenne, un réseau qui revendique environ 400 associations de la société civile camerounaise, se sont retrouvés les 17 et 18 août dernier à Mbalmayo (40km au sud de Yaoundé), à l’effet de relire et d’enrichir le document. Le constat général a été que les propositions de la société civile et singulièrement de Dynamique citoyenne ont été largement prises en compte dans l’élaboration du document. L’organisation formule aussi un ensemble de propositions.
Sur la stratégie de l’Emploi, Dynamique citoyenne propose que les crédits alloués au secteur rural et aux infrastructures soient portés de 10% en 2010 à 13% à l’horizon 2020 au lieu de 6% et 8,2% comme prévu, et que le Conseil économique et social soit redynamisé dans ses fonctions institutionnelles. En ce qui concerne la stratégie de croissance, Dynamique citoyenne suggère aux pouvoirs publics (gouvernement et parlement), l’élaboration d’une loi d’orientation agricole régissant entre autres les conditions d’accès aux terres cultivables, la subvention à l’agriculture, l’accompagnement des agriculteurs dans leur structuration associative et leu accès au marché.

Des observateurs sceptiques sur l’efficacité
Et pour assurer un bon suivi de la mise en uvre du DSCE, les participants de l’atelier de Mbalmayo ont aussi proposé que pour mieux garantir l’implication des acteurs sociaux que sont, l’Etat, le secteur privé et la société civile, le Document soit l’objet d’une loi spécifique ; que dans cette loi, la société civile soit reconnue dans son rôle de contre pouvoir citoyen et impliquée dans tous les mécanismes de mise en uvre et de suivi/évaluation du DSCE et de manière générale de toutes politiques publiques de développement. Une idée chère à beaucoup d’observateurs. Pour certains analystes, le fait que ce document soit fondé sur la déclaration de paris, ne le différencie pas réellement des options antérieures.

Bien qu’élaboré par les camerounais ils sont nombreux à penser que le problème de l’endettement reste entier. Les taux d’intérêt et les pénalités trois à quatre fois plus élevés que la dette principale, et qui à moyen terme vont alourdir le service de la dette. L’idée de l’appropriation du développement par les pays pauvres comme le Cameroun n’est pas une originalité, surtout que le document vient permettre au Cameroun de mieux bénéficier de l’aide internationale. Une option qui s’est jusqu’aujourd’hui avérée être un piège pour l’économie du pays.
En tout état de cause, ce qu’il faut garder à l’esprit est que ce n’est pas en s’accrochant au FMI, institution spécialiste de la macroéconomie, qu’un pays peut opérer les mutations économiques et sociales structurelles qui sont indispensables pour sont progrès, affirme l’ingénieur Financier Babissakana.

Babissakana, Ingénieur Financier
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