Plusieurs fois annoncées, les destructions des domiciles construits sur les terrains de la magzi ont débuté cette semaine
C’est l’amertume, et surtout le désarroi qui se lisait sur le visage de la vielle maman, habitant du quartier Mvan, pendant qu’elle enlevait son lit, de ce qui lui à servi de maison jusqu’à ce jour. Pour cause, elle disposait de deux journées pour quitter les lieux qu’elle occupait dans l’illégalité et qui est une propriété de la Magzi. Comme cette femme d’une soixantaine d’années, nombreux sont les habitants illégaux qui verront leur demeure réduite en poussière par les bulldozers de la magzi.
C’est aux environs de 14 heures mardi dernier que le caterpillard de la magzi a donné le ton en réduisant en cendre une barrière faite en parpaing, et à peine sorti du sol. Puis a suivi une maison en chantier, dont les constructions étaient presque achevées, un domicile donc les murs étaient élevés et la clôture d’un local entièrement broyée sous le regard meurtri de son propriétaire. Au total, 3 maisons en construction et une clôture faite en matériaux définitifs ont servi de point de départ pour ces démolitions qui vont se poursuivre toute la semaine. Pour cette première journée, la situation s’est avérée « embarrassante » quand il s’est agit de la maison d’un colonel, en service dans les forces armées camerounaises. « C’est la maison du colonel » s’écrie la demoiselle qui se trouvait au premier étage de la somptueuse demeure. Le ministre du Domaines et des Affaires foncières M. Pascal Anong Adibimé va demander de présenter le titre foncier attribué au propriétaire de la maison par la magzi, seule condition pour échapper à la démolition. Ce qui ne sera pas fait. Interrogé sur le traitement réservé à ce cas de figure, le représentant du gouvernement précise que certains dossiers seront traités au cas par cas. Ce colonel dispose de quelques jours pour me présenter le titre foncier qui lui confère le droit de résidence en ce lieu. La situation du colonel présente à souhait les enjeux de cette opération. Sur ces lieux de près de 800 habitations, selon certaines sources de la magzi, une bonne tranche de ces domiciles appartient aux hommes de la haute société. Même si le ministre se veut rassurant il n’y a ni de petit, ni de grand devant la loi a t-il indiqué, il n’en reste pas moins vrai qu’il y a des « habitants de bonne foi » dont les dossiers seront étudiés « au cas par cas »
Ce matin, nombreuses sont les familles qui se sont rendues à la magzi, dans l’espoir de s’entretenir avec le ministre, car elles affirment être en possession d’un titre foncier. Conséquence, elles doivent être indemnisées et recasées. Sans succès, car ce dernier « n’a pas eu suffisamment de temps » pour s’entretenir avec ces habitants meurtris, qui éprouvent déjà d’énormes difficultés à l’idée de devoir abandonner leurs maisons, fruit d’énorme sacrifices consentis pour se retrouver dans la rue