L’instrument qui se présente comme un réseau social en ligne a pour objectif d’optimiser la canalisation des flux d’aides aux projets locaux
Le gouvernement va procéder jeudi 22 novembre 2012, au lancement de sa plate-forme de mobilisation de financements « non générateurs d’endettement » à Yaoundé dans la capitale du Cameroun. On explique cette solution, par la volonté de permettre aux projets issus du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), d’accroître leur visibilité tant nationale et internationale, en vue de mobiliser des financements alternatifs et complémentaires qui ne seront pas classés dans la dette publique permettant de desserrer les contraintes budgétaires. « Le projet tire son origine d’une feuille de route du Premier ministre, qui avait demandé de voir dans quelle mesure on pouvait mobiliser plus de financements sans que cela ne renforce l’endettement. Le ministère du Plan en a confié la maîtrise d’ouvrage au Programme National de Développement Participatif, parce que nous travaillions déjà sur un concept similaire », a fait savoir Madame Madeleine Ngah, la coordinatrice du programme. Selon ses concepteurs, la plate-forme permettra à terme, de lever des financements auprès de plusieurs sources, dont les bailleurs de fonds classiques, les citoyens, par le procédé du Crowdfunding, et les entreprises dans le cadre de la mise en uvre de leur responsabilité sociale. « Ce que je me dois de dire, c’est que le gouvernement camerounais est à féliciter pour sa vision stratégique. Pour répondre à cette attente d’avant-garde, nous avons proposé deux types de financement novateurs. Il s’agit d’abord du don affecté, dont le Cameroun sera pays précurseur. Il permet de lever le verrou des détournements de fonds. Les projets décomposés en liste de besoin, sera mis à la disposition du grand public et les donateurs pourront directement acheter le bien et l’offrir au projet » a expliqué Jean Emnanuel Fombi, Pdg de Hope Service, constructeur technique de la plate-forme.
La deuxième solution offerte par la plate-forme est celle de l’achat contributif. « Elle consiste à préférer faire son achat auprès d’une entreprise qui affiche la part de son gain dédié au financement de projet d’intérêt général sur la plate-forme », a ajouté monsieur Fombi. Les concepteurs et le gouvernement commanditaire de la plate-forme semblent porter beaucoup d’espoir en elle. « La plate-forme offre plusieurs opportunités. Elle permet aux communes ou tout autre porteur de projet par exemple, de bénéficier d’un accompagnement de haut standard et de pouvoir référencer en ligne la quête qu’il fait des financements. Pour les entreprises, la plate-forme qui fonctionne comme un réseau social du développement solidaire, permet de référencer gratuitement leurs produits et d’interagir spontanément et instantanément avec des possibles clients à travers le monde. Pour les institutions et la société civile, le réseau social permettra le saut vers la qualité de la gestion des projets communautaires de développement », a-t-il expliqué. Pourtant bien qu’aussi bien expliqué, le projet devra faire face à de nombreux défis. Le premier est celui de son fonctionnement. Le gouvernement garantit qu’il sera gratuitement mis à la disposition du public. Mais avec ses près de 160 applications de serveur, il faudra compter avec la mise à jour. Le deuxième défi, sera celui de la vie même de la plate-forme. Ses concepteurs se disent convaincus de son succès, mais la réalité même de l’internet au Cameroun, et la rapidité des changements qui interviennent dans le domaine, risquent d’exiger de façon permanente une expertise sérieuse de gestion. Enfin le troisième défi est son positionnement sur le web. Pour l’heure, la plate-forme ne répond pas encore aux moteurs de recherche avec une grande pertinence. On ignore aujourd’hui le niveau optimal de financement que le gouvernement compte capter avec cet outil. Un plan est prévu, mais reste susceptible d’amélioration.