Abdullah Gül est arrivé au Cameroun pour une visite qui sera centrée sur les accords et partenariats économiques
Deuxième rencontre entre Biya et Gül
Les deux chefs d’Etat viennent d’achever la première étape de cette visite. Paul Biya le président camerounais a installé à l’hôtel Hilton son homologue turc, qui ce mardi 16 mars 2010, entame la deuxième étape de son voyage en Afrique centrale. La première rencontre entre Paul Biya et Gül remonte à septembre 2008. En marge du débat général de la 63ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies, les deux dirigeants camerounais et turc s’étaient entretenus à New York. Rien n’avait filtré de l’entretien entre les deux hommes d’Etat qui avait duré une heure. La rencontre s’était déroulée dans un contexte où la Turquie mettait en uvre sa stratégie de rapprochement avec l’Afrique. Le chef de l’Etat camerounais n’avait pas pris part au sommet Turquie-Afrique. Les experts pensent que la rencontre de New-York avait été l’occasion pour la Turquie de faire ses propositions au Cameroun. La présence du président Gül est la première d’un chef d’Etat turc au Cameroun. Le tête à tête entre les deux hommes et la rencontre des deux délégations, camerounaise et turque a lieu cette fin d’après-midi. Au menu, des discussions diplomatiques et la signature de certains accords.
La Turquie venu solliciter un de ses «amis» africains
Le président turc participe à l’ouverture du forum des affaires Cameroun-Turquie qui se déroule au Hilton ce mardi 16 mars 2010. 120 hommes d’affaires turcs font partie de la délégation qui accompagne Abdullah Gül. Aussi au programme de cette visite, l’inauguration de la toute nouvelle ambassade de Turquie au Cameroun. Selon des observateurs proches des milieux diplomatiques, la politique et l’économie internationales seront aussi au menu des discussions entre les deux hommes d’Etat. Le Cameroun serait l’un des pays phares de la politique turque en Afrique et selon des experts, le rapprochement de la Turquie avec l’Afrique est le fait d’intérêts qui vont au-delà des simples politesses diplomatiques. Il y a deux ans, des hommes d’affaires turcs s’étaient montrés très intéressés par la possibilité d’infiltrer le marché de tissus américains à travers le Cameroun, qui est un des états membres de l’AGOA, l’initiative américaine de facilitation pour certaines opérations d’exportation avec le Cameroun. D’un autre coté, la Turquie pourrait solliciter ses nouveaux amis africains pour accéder au poste de membre non permanent du conseil de sécurité des Nations unies.
Une coopération qui pourrait être bénéfique aux investissements du Cameroun
Aujourd’hui, selon les mêmes analyses, c’est le marché européen qui serait visé. La Turquie ces dernières années a éprouvé beaucoup de difficultés à intégrer l’Union européenne qui lui ouvrirait les portes du marché européen en franchise de taxes. En échange, la France tête de file des pays réticents à cette intégration, propose aux turcs un partenariat privilégié. En signant les Accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union européenne, plusieurs pays africains dont le Cameroun et le Congo démocratique se verront ouvrir les portes du marché européen et un vaste marché dans les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). La situation économique et du tissu industriel est telle que de nombreux observateurs ont craint que les pays africains, Cameroun y compris ne puissent tenir le pari de la compétitive qualitative et technologique qu’imposeraient ces accords. La Turquie semble prête à pallier à cette difficulté. Elle permettrait au tissu industriel africain d’être compétitif à moindre coût, et s’ouvrir de nouveaux points d’investissements pour son économie qui risque d’imploser.
