Retour sur les grandes lignes d’un discours qui se veut volontariste… juste!
Le discours du Président Paul BIYA, à la tribune des Nations Unies a eu lieu le vendredi 25 septembre 2009 autour de 15heures (heure de New York).
La crise mondiale et les objectifs du millénaire pour le développement
Les objectifs du millénaire pour le développement que la crise risquait de réduire à une simple belle promesse a été le premier point abordé par le président du Cameroun. Après avoir constaté que la communauté internationale restait sous le choc d’une crise économique qui n’avait épargné aucun pays. La mobilisation face à cette crise a été prompte, résolue et conséquente, a-t-il dit. Il a cependant estimé que si le monde s’est mobilisé face à la crise, il peut le faire également contre les défis de la pauvreté et du sous-développement. L’Afrique, qui n’est pourtant pas responsable du déclenchement de la crise, en subit néanmoins ses impacts, au rang desquels il a noté le déclin des transferts de fonds vers le continent, la chute drastique des cours des produits africains, un net recul de l’investissement, l’aggravation des déficits budgétaires et un ralentissement de l’activité économique. Tous ces faits s’accompagnent, a relevé M. Biya, de graves conséquences au plan social.
Toujours à propos des conséquences de la crise économique mondiale sur les pays africains, le Président camerounais s’est inquiété du fait qu’elle mettait en cause les progrès issus de longues années d’efforts de redressement de nos économies. Face à cette éventualité, il a appelé à un apport en ressources financières substantielles, dénué autant que possible de conditionnalités.
Le monde et les changements climatiques
L’enjeu des changements climatiques dont l’Afrique subit les conséquences se manifeste notamment, a indiqué le Président camerounais, par l’assèchement du lac Tchad qui a vu sa superficie passer de 26 000 kilomètres carrés dans les années 1960 à 1 500 kilomètres carrés à ce jour. Ce problème, a-t-il indiqué, nécessite une mobilisation de la région Afrique centrale avec le soutien de la communauté internationale. M. Biya a par ailleurs évoqué les actions entreprises au Cameroun et dans la sous-région pour lutter contre les conséquences des changements climatiques. Mais, en raison des coûts financiers notamment qu’engendrent ces efforts, il a appelé à une compensation de la part de la communauté internationale. M. Biya a espéré que le Sommet de Copenhague apporterait des réponses satisfaisantes aux cas spécifiques de l’Afrique.
Réforme de l’Onu, Crises politiques en Afrique …
Il a souhaité, évoquant la réforme de l’ONU, qu’elle reflète la volonté commune de tous ses Membres. En renforçant le principe du multilatéralisme au sein des Nations Unies, l’on renforcerait également le dialogue des civilisations et des cultures. Il a conclu en réitérant l’appel à une réforme du Conseil de sécurité, à une revitalisation de l’Assemblée générale et au renforcement des moyens d’action du Secrétaire Général. Seule une ONU rénovée, plus démocratique, plus crédible et plus efficace continuera de focaliser les espoirs et la confiance des peuples.
Le président camerounais a dit regretter la persistance des conflits en République démocratique du Congo (RDC), au Darfour et en Somalie. Il a relevé l’action du Cameroun pour mettre fin à ces conflits, notamment par l’envoi de troupes. En plus de la crise économique, Paul Biya s’est dit également préoccupé par d’autres enjeux tout aussi importants: la crise alimentaire; la lutte pour la réduction de la pauvreté; la paix et la sécurité internationales et les changements climatiques. Un discours somme toute très volontariste, comme la plupart de ceux qu’on entend lors des sommets de cet acabit. Exception faite des trouble-fêtes comme le président en exercice de l’union africaine, le lybien Mouammar Kadhafi. Le problème, c’est la réalité, qui demande du pragmatisme!