Plusieurs personnalités ont pris la parole pour prévenir les dérives et récupérations communautaires, en rapport aux violences qui se dissipent progressivement dans les quartiers
Plusieurs personnalités ont enfin pris la parole à la suite des émeutes survenues à Douala la capitale économique camerounaise, depuis le 31 décembre 2011 dernier. Lorsqu’une personne prend la parole en public, pour dire parlant des problèmes qui se passent aujourd’hui à Deido, que c’est un conflit entre les populations autochtones Doualas et des « bendskineurs » majoritairement originaires d’ailleurs, c’est quelque chose que je ne peux accepter, a fait savoir Gustave Essaka Ekwalla, le chef supérieur du canton Deido, répondant aux questions des journalistes. Le responsable traditionnelle estime que jusqu’à ce que les faits soient établis, on ne peut attribuer à un conducteur de moto taxi, la responsabilité du meurtre du jeune Eric qui a été à l’origine de la colère des jeunes de Deido. Le ministre camerounais de la Communication a lui aussi pris la parole avec le même objectif de rappeler l’importance de ne pas verser dans une «lecture tribale» des événements de Douala. Aucune récupération ou lecture à caractère ethnique, communautaire ou tribale, ne sera toléré, a fait savoir Issa Tchiroma Bakary, dans une intervention dans les médias d’Etat. Un message très ouvert à l’endroit des journalistes, qui pour certains ont profité des évènements de Douala, pour s’exercer au reportage de guerre.
Autre réactions, celle du Social Democratic Front (SDF)
Son bureau pour la région du littoral qui couvre Douala, a fait savoir mercredi 4 janvier 2012, que ce parti condamnait la situation de désordre qui prévaut à Douala la capitale économique du pays, depuis trois jours. Le SDF Littoral observe avec une grande tristesse et une extrême préoccupation les affrontements sanglants survenus depuis le 31 décembre dernier au quartier Deido. Les signaux semblent indiquer qu’il y a risque de propagation du fait que la situation n’est pas encore maîtrisée, peut-on lire dans un communiqué signé des responsables de ce parti. Le communique fustige notamment le recours à la justice populaire. Le SDF Littoral tient à rappeler aux différents protagonistes de ce conflit insensé et inutile qu’ils doivent avoir du respect pour toute vie humaine. Un mort de plus sera un mort de trop. Les responsables de ces tueries doivent être débusqués et punis conformément à la loi. La justice populaire ne saurait être encouragée, poursuit le communiqué. Sur le terrain la situation semble se calmer peu à peu. Selon un bilan rendu public par la radio d’Etat, deux personnes auraient trouvé la mort dans ces incidents. Le bureau littoral du SDF lui, parle de 5 morts. La tension est montée d’un cran dans la journée de mercredi, après qu’un incendie se soit déclaré dans le commerce d’une dame. Il est apparu par la suite que l’incendie avait été le fait d’un court circuit. Une action concertée des autorités traditionnelles, politiques, religieuses et des forces de l’ordre, ramène progressivement le calme sur le terrain, selon des sources médiatiques conjointes. Les tensions de Deido ont débuté, après qu’un de ses jeunes résidents ait été mortellement agressé par des personnes identifiées comme étant des motos taximen. Il s’en est suivi des actes de répression qui ont conduit à la crise actuelle.