Une bagarre a opposé la police municipale de la Communauté urbaine de Douala aux agents de la commune de Douala Ier, hier 27 mai au centre administratif de Bonanjo.
Le conflit de compétence permanent entre délégués du gouvernement et les maires s’est déporté dans la rue. Si les interdictions par voie de communiqué constituaient la principale marque de désaccord entre le délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (Cud), Fritz Ntonè Ntonè et le maire de Douala I au sujet de la perception de certaines taxes communales entre autres, la situation a dégénéré hier 27 juin.
La police municipale de la Cud et les agents de la commune de Douala I en sont venus aux mains au centre administratif de Bonanjo. Créant la panique au sein de la population. Il aura fallu l’intervention des forces de maintien de l’ordre pour calmer la situation. C’est à coup de bombe lacrymogène que la police a pu venir à bout de cette bagarre générale.
Tout part d’un communiqué de presse du 26 juin signé de Fritz Ntonè Ntonè, interdisant aux agents de Douala I, de collecter des frais de parkings et de procéder au remorquage des véhicules en infraction sur les voies publiques «par l’utilisation des moyens inappropriés.»
Le délégué déplorait alors «la vente de tickets de parkings payants et le remorquage illicite des véhicules sur les voies publiques par les individus non identifiés, ce qui est de nature à semer le trouble et le doute dans l’esprit des usagers de la route.»
Fritz Ntonè justifiait cette communication par les aménagements des parkings et aires de stationnement engagés dans toute la capitale économique et prévenait alors que toute personne surprise en train de vendre des tickets de parkings payants serait interpellée et sa remorqueuse saisie et mise en fourrière.
Une interdiction dont Douala I n’a pas tenu compte jusqu’à l’aboutissement hier à ces confrontations physiques.
Dans un communiqué, Lenguè Malapa a dénoncé le communiqué de Fritz Ntonè Ntonè qui, selon lui, va à l’encontre des textes réglementaires. Ainsi, il «rappelle aux opérateurs économiques et usagers de son ressort territorial que, conformément à la loi du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes, les parkings aménagés et matérialisés par sa municipalité continuent d’être perçus par les agents commis à cet effet, identifiables par des ordres de service et badges de la mairie de Douala I.»
Une loi appuyée par la plate-forme de collaboration Cud/Cad de Douala en date du 15 mars 2013 qui précise que «la taxe de parkings est du ressort des mairies d’arrondissement de Douala.»
Pour Lenguè Malapa, l’attitude du super maire constitue «une incitation et un appel à la révolte contre le service régulier exécuté par une institution communale ayant pleinement la compétence.» Fort de ces arguments, «la Commune de Douala I poursuivra comme justifié ci-dessus de jure et de facto à percevoir selon la réglementation en vigueur les droits de parking.»